A l’occasion d’un colloque ayant notamment rassemblé mardi le Medef et la ministre des PME Fleur Pellerin, l’association PME Finance, moteur dans l’émergence du concept du PEA-PME, a dévoilé des hypothèses de chiffrage assez précises sur l’encours et le nombre de souscripteurs du PEA-PME.

« Les banques françaises sont dans les starting-blocks pour distribuer le PEA-PME auprès de leurs clients intéressés par ce type de placements », a affirmé mardi Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF), qui représente l’ensemble des grands réseaux, lors du colloque organisé par l’association PME Finance. Depuis la publication du décret d’application nécessaire au lancement opérationnel du produit, le 5 mars dernier, les annonces s’enchaînent. Mais ce produit intéresse-t-il de nombreux épargnants ?

Cette question se pose dans le sens où le Plan d’épargne en actions dédié aux PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), surnommé le PEA-PME, dispose du même cadre fiscal que le PEA, tout en offrant un panel d’actifs accessibles par définition plus restreint. Les premiers intéressés sont donc a priori les épargnants disposant d’un PEA ayant déjà atteint son plafond, par ailleurs relevé au 1er janvier dernier de 132.000 à 150.000 euros.

Seulement 2 millions de PEA « actifs »

Problème : la Banque de France ne fournit plus de statistiques officielles sur le PEA depuis 2005, rendant délicat tout chiffrage de l’impact de la création du PEA-PME. Bercy a évoqué au mois d’août 2013 60.000 PEA au plafond réglementaire, sur environ 5 millions de comptes ouverts. Dans son rapport, publié mardi à l’occasion du colloque « PEA-PME : le coup d’envoi », l’association PME Finance compile les informations parues ces derniers mois sur le sujet, s’attardant plus particulièrement sur les titres éligibles ou non. Pour le chiffrage, PME Finance se base sur les chiffres du ministère des Finances mais aussi sur ceux de la FBF ou d’EnterNext, nouvelle Bourse dédiée aux PME et ETI.

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Selon ce rapport, si le PEA compte 4 à 5 millions de souscripteurs, seuls 2 millions seraient actifs et 80% d’entre eux disposeraient d’un encours inférieur à 45.000 euros. Toujours selon cette étude, 60.000 à 100.000 souscripteurs auraient atteint le plafond. PME Finance s’appuie sur cette donnée pour formuler son chiffrage en « hypothèse basse » : « Seuls les particuliers actuellement au plafond du PEA classique souscriront dès le départ à un PEA-PME. » Le flux annuel de cette catégorie de particuliers « fortunés » étant de 25.000 euros vers le PEA, ils vont commencer par renforcer leur PEA à hauteur de 18.000 euros, grâce au relèvement du plafond, puis placer le reste sur un PEA-PME. Selon les calculs de PEA Finance, dans cette « hypothèse basse », l’encours du PEA-PME atteindra 750 millions à 1,25 milliards d’euros fin 2014, 4,5 à 7,5 milliards fin 2017.

Les efforts commerciaux des banques à prendre en compte

Mais ce rapport estime qu’il faut aussi prendre en compte les « efforts de commercialisation des établissements dans lesquels ils détiennent ce PEA [classique] et ce afin d’éviter l’ouverture dans un autre établissement du PEA-PME ». PME Finance ajoute ainsi dès 2014 100.000 souscripteurs « grand public », n’ayant pas atteint le plafond du PEA. Selon PME Finance, ils verseront 2.500 euros sur leur PEA-PME et, en parallèle, 2.500 euros sur leur PEA chaque année. Une démarche qui permet aussi de « prendre date » d’un point de vue fiscal. Avec cette « hypothèse haute », l’encours du PEA-PME atteint 1 à 1,5 milliards d’euros fin 2014, 5,5 à 8,5 milliards d’euros fin 2017.

De manière plus générale, dans une vidéo diffusée hier sur le site de PME Finance, Jean Rognetta, le président de l’association affirme que « le PEA-PME peut apporter 2 milliards d’euros par an aux PME et ETI cotées sur la Bourse de Paris ».