En 2024, le coût de votre assurance auto va à nouveau augmenter, en moyenne entre 3 et 5%. Selon différents comparateurs, le prix moyen annuel oscille entre 640 et plus de 650 euros, contre environ 630 l'année passée. Heureusement, plusieurs astuces peuvent permettre de faire de belles économies. On fait le point.

Cela devient une habitude depuis plusieurs années et 2024 n'échappe pas à la règle. Les tarifs annuels des primes de l'assurance auto grimpent. En cause, la hausse du coût des réparations (+ 8% sur 12 mois selon l'association Sécurité et réparation automobile (SRA)), du prix des pièces, de la main d'œuvre et de sinistres plus nombreux (le vandalisme, le vol, ou encore les sinistres climatiques).

D'après les données de différents comparateurs, il faut payer entre 640 et 650 euros cette année en moyenne, contre 630 euros l'année dernière. Et impossible d'y déroger, posséder une assurance auto est obligatoire. MoneyVox a donc compilé 5 astuces pour faire baisser les factures de cette assurance.

1 – Comparez les prix

Les assureurs ont leurs propres critères de tarification et de stratégies commerciales. Les prix varient donc fortement d'un assureur à l'autre selon votre âge, votre modèle de voiture ou votre lieu de résidence. De même, comme le pointait une étude de l'UFC-Que Choisir, la fidélité des clients est rarement récompensée en assurance automobile.

Changer de contrat peut donc être bénéfique sur plusieurs points : bénéficier des tarifs d'entrée, ces offres proposées par les assureurs pour attirer de nouveaux clients, avoir un meilleur niveau de garantie à un tarif plus intéressant, négocier les frais de dossier ou les frais de gestion... D'après une étude réalisée début 2023 par le courtier Meilleurtaux Assurance, les consommateurs ayant comparé leur contrat, pouvaient réaliser en moyenne 380 euros d'économie chaque année, pour un contrat tous risques.

Depuis 2015, la loi Hamon vous permet d'ailleurs de résilier votre assurance auto à tout moment dès lors que votre contrat a plus d'un an. Votre nouvel assureur se charge lui-même de la résiliation. De quoi faire jouer plus facilement et plus fréquemment la concurrence. Et si cela ne fait pas encore un an, plusieurs autres situations permettent aussi de résilier un contrat. Depuis le 1er juin 2023, les assureurs ont même dû faciliter la démarche, en proposant une procédure en ligne, « en trois clics ».

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Bonus : si vous restez, il est possible de renégocier

Même si vous restez chez votre assureur, votre facture peut varier dans le cas où votre situation personnelle ou professionnelle évolue. Il est de toute façon obligatoire de déclarer un changement de situation qui a un impact sur votre niveau de risque. Si ce changement augmente le risque, vous disposez de 15 jours pour le signaler à l'assurance, s'il le réduit vous avez jusqu'à trois mois pour le faire.

Dans ce dernier cas, vous avez tout intérêt à ne pas attendre, car vous pourriez bénéficier d'une réduction du tarif. « L'assuré a droit en cas de diminution du risque en cours de contrat à une diminution du montant de la prime », indique le Code des assurances. Si l'assureur refuse, vous pouvez résilier votre contrat. Plusieurs changements de situation peuvent faire baisser le coût : un nouveau véhicule moins puissant, un déménagement (avec, par exemple, la possibilité de garer son véhicule à l'intérieur)...

Si vous avez plusieurs contrats chez le même assureur, ou si des membres de votre famille y sont déjà, celui-ci peut aussi avoir tendance à vous proposer des tarifs plus intéressants. Aussi, choisir le paiement à l'année plutôt que par mois ou en plusieurs fois permet d'échapper à des frais ou d'obtenir une ristourne.

2 – Diminuez le niveau de risque de votre véhicule

Tous les modèles de voiture ne sont pas équivalents aux yeux des assureurs. Un choix « raisonnable » réduit sensiblement le coût de l'assurance. Ce qu'il faut éviter :

  • Un véhicule puissant, qui réalise des accélérations spectaculaires : il est statistiquement à l'origine d'accidents plus nombreux et plus graves.
  • Une voiture flambant neuve, bourrée d'électronique et d'options haut de gamme : les réparations seront plus onéreuses en cas d'accident.
  • Une voiture facile à voler : les associations d'automobilistes ou la presse spécialisée publient chaque année des listes noires qu'il est intéressant de consulter.

Pour réduire la prime d'assurance d'un modèle spécialement exposé au vol, vous pouvez faire valoir un dispositif antivol dont la voiture serait équipée. Mieux : vous pouvez la stationner dans un garage, si possible un box fermé. La cotisation sera revue à la baisse chez la plupart des assureurs.

3 - Réduisez le niveau de risque de votre conduite

Préservez votre bonus. Le coefficient de réduction-majoration, plus connu sous l'appellation bonus-malus, impacte considérablement le prix de votre assurance. Une même assurance à 600 euros par an coûtera 300 euros avec un bonus à 0,50 et jusqu'à 2 100 euros avec le malus maximal, soit 3,5.

Bonus-malus de l'assurance auto : comment ça marche ?

Chaque année sans accident responsable multiplie votre coefficient par 0,95. En 13 ans, vous atteignez le coefficient maximal de 0,50. En revanche, chaque accident multiplie votre coefficient par 1,25 (pour un accident totalement responsable) ou par 1,125 (pour un accident partiellement responsable). La règle de base - et c'est bien le but du bonus-malus - est donc d'éviter les accidents responsables en adoptant une conduite respectueuse du Code de la route et des autres usagers. C'est particulièrement vrai pour les jeunes conducteurs, qui auront de grandes difficultés à s'assurer à un tarif correct avec un coefficient supérieur à 1.

S'abstenir de déclarer tous les petits sinistres responsables préserve aussi le bonus. Si vous froissez votre pare-chocs en sortant la voiture du garage, votre assureur pourra vous verser une compensation financière, sous réserve que vous ayez souscrit un contrat « tous risques ». Mais cela se traduira également par l'application d'un malus, et donc par une hausse significative de votre prochaine prime. Pas sûr que cela vaille le coup pour une petite rayure.

Enfin, sachez que le malus s'applique au véhicule assuré quel que soit le conducteur au moment de l'accident. Il est donc conseillé de ne prêter sa voiture qu'à une personne de confiance. D'ailleurs, les assureurs prévoient souvent des réductions en cas d'exclusivité : si l'assuré s'engage à ce que la voiture ne soit conduite que par lui-même et son conjoint, la prime est moins élevée.

L'assurance auto au kilomètre peine à séduire

« Si vous êtes un petit rouleur, entre 7 000 et 12 000 kilomètres par an, l'assurance au kilomètre peut vous faire économiser entre 12 et 40% sur votre prime annuelle, assure Amina Walter, directrice générale adjointe du comparateur LeLynx.fr. C'est le Pay as you drive (Payez ce que vous conduisez, ndlr) anglo-saxon. » Avec ce système vous réglez une prime fixe et un montant compris entre 0,010 et 0,040 centime d'euro le kilomètre parcouru. Vous déclarez votre kilométrage annuel auprès d'un garagiste agréé ou grâce à un boîtier installé dans votre véhicule. Des nouveaux venus (Leocare, Flitter) proposent aussi de simplement envoyer une photo de son compteur kilométrique.

Autre option, plus rarement proposée, le Pay how you drive (en fonction du comportement du conducteur)... L'assureur installe alors souvent un boîtier dans votre véhicule et surveille votre conduite en temps réel (freinage, accélération, anticipation des virages...). La promesse ? Une réduction des cotisations, en cas de conduite prudente.

Ces pratiques ne s'imposent pas non plus en France malgré un intérêt croissant. 65% des Français disent être prêts à faire appel à un assureur pour ce type d'assurance. Cette attente est encore plus forte chez les 25-34 ans : 73% d'entre eux plébiscitent l'assurance à la demande, mais peu franchissent le pas, notamment parce que les assureurs proposent peu ce type de contrats.

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4 - Choisissez une couverture plus faible, mais moins onéreuse

Adaptez les garanties à vos besoins. En dehors de la garantie responsabilité civile, la seule obligatoire, les contrats d'assurance auto proposent de nombreuses garanties. L'idée lorsque vous choisissez votre assurance : ne souscrire que celles dont vous aurez l'utilité.

Par exemple, si vous ne faites que de petits trajets en ville, peut-être n'avez-vous pas réellement besoin d'une assistance. Si vous en prenez une, veillez à ce qu'elle vous couvre dès le premier kilomètre. Une assistance qui n'interviendrait qu'au-delà de 50 kilomètres de votre domicile serait totalement inutile. De même, si vous conduisez peu, vous n'aurez probablement pas besoin d'un véhicule de remplacement lorsque votre voiture sera immobilisée au garage.

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Renseignez-vous aussi sur ce que recouvrent précisément les garanties. Exemple avec la garantie du conducteur, l'une des moins connues. C'est elle qui prend en charge vos frais médicaux et hospitaliers en cas de blessure dans un accident, responsable ou non. Certains contrats sont beaucoup plus généreux que d'autres en termes de garanties (ils vous indemnisent en cas d'incapacité permanente ou temporaire, prennent en charge vos pertes de revenus voire vos frais d'obsèques) et en termes de plafonds de garantie (jusqu'à un million d'euros pour certaines assurances). Si vous avez déjà une assurance « accidents de la vie » très couvrante, il est peut-être inutile d'avoir une garantie du conducteur très protectrice.

Faites évoluer vos garanties en fonction de l'âge du véhicule. Certaines garanties sont idéales pour une voiture neuve, mais se justifient beaucoup moins 2 ans et 30 000 kilomètres plus tard. Jusqu'à 2 ans, votre voiture sera mieux protégée par une assurance « tous risques », la seule à couvrir les dommages que vous causeriez vous-même au véhicule. Ne pas hésiter, si le véhicule a de la valeur, à choisir une option de remboursement « valeur à neuf ».

Dès que la voiture n'est plus cotée à l'Argus, en général au bout de 7-8 ans, une assurance au tiers suffit. Elle protège surtout les tiers des accidents que vous pourriez causer, même si elle inclut aussi, la plupart du temps, une garantie du conducteur et une défense-recours (qui vous aide à vous retourner contre le responsable d'un accident). Ce type d'assurance ne protège pas les dommages causés au véhicule, à moins qu'ils le soient par un tiers.

Entre le tous risques et le tiers, il existe une grande variété de contrats intermédiaires, généralement dénommés « tiers étendu » ou « tiers plus ». En plus de la responsabilité civile, ces assurances couvrent généralement le bris de glace, le vol et l'incendie. Des garanties qui peuvent être intéressantes pour un véhicule d'occasion qui a encore un peu de valeur.

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Jouez sur le niveau de franchise. La franchise est le montant qui reste à votre charge après un sinistre. Il évolue du simple au double selon les contrats. Qu'il s'agisse d'un montant forfaitaire ou proportionnel, plus il est élevé, plus votre cotisation d'assurance diminue. Vous pouvez ainsi réaliser plus de 20% d'économies en choisissant une franchise élevée. Attention tout de même à ne pas choisir un montant que vous ne seriez pas en mesure de payer. A partir de 500 euros, on perd au premier accident le bénéfice de payer son assurance moins cher.

5 – D'autres points qui jouent sur le tarif

Pour les jeunes conducteurs, dont les contrats d'assurance sont les plus onéreux, passer la conduite accompagnée permet de réduire le prix de la prime. Autres astuces une fois le sésame obtenu : solliciter l'assurance de ses parents, qui proposera souvent des tarifs plus attractifs, s'inscrire comme conducteur secondaire ou occasionnel sur le véhicule de ses parents. Attention toutefois à bien respecter les conditions imposées pour le faire. Il est aussi possible de réaliser un stage post-permis d'une journée pour réduire sa période probatoire à 2 ans au lieu de 3 ans et voir les coûts de son assurance s'alléger.

Votre métier a aussi son importance. Les fonctionnaires (et leurs enfants) bénéficient par exemple parfois de réduction. La facture baissera aussi pour ceux qui utilisent peu leur voiture dans le cadre professionnel. A l'inverse, certains métiers la font grimper, notamment ceux qui imposent de nombreux trajets quotidiens.

Enfin, dernier point contre lequel vous ne pourrez pas faire grand-chose (à moins de déménager), mais tout de même intéressant à noter : votre lieu d'habitation peut fortement faire varier votre prime. Pour les régions et départements dans lesquels la circulation est plus dense, qui concentrent plus d'accidents, de sinistres climatiques ou de vols et de vandalisme, ou encore des prix de réparation plus élevés, les assureurs répercutent ces coûts en faisant grimper les primes. Et les écarts de prix ne sont pas anodins : parfois jusqu'à plus de 100 euros entre différents départements, à profil, véhicule et type de contrat similaires.

Ce que vous risquez à conduire sans assurance

800 000 conducteurs roulaient sans assurance en 2020, selon les derniers chiffres - stables - de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière. Le défaut d'assurance est sanctionné d'une amende qui peut aller jusqu'à 7 500 euros, assortie de peines complémentaires (annulation du permis, confiscation du véhicule...). En cas d'accident, le responsable non assuré devra rembourser au Fonds de garantie des assurances obligatoires de dommages (FGAO) la totalité des sommes engagées par celui-ci pour l'indemnisation des victimes de l'accident. Entre 2017 et 2021, le FGAO a constaté une progression de 44% de la part de conducteurs non-assurés impliqués dans des accidents corporels.