Alors que le gouvernement mise sur 700 000 rénovations par an pour sortir 7 millions de biens du statut de passoires thermiques, de nombreux propriétaires s'interrogent sur les aides existantes pour mener à bien les travaux. Voici un certain nombre de coups de pouce, attribués sous conditions, auxquels il est possible de prétendre en 2024.

Un objectif d'au moins 200 000 rénovations d'ampleur en 2024 pour un total estimé de 7,2 millions de passoires énergétiques : le gouvernement entend prendre à bras le corps la rénovation énergétique des logements du parc national.

Les travaux visés doivent permettre de gagner au moins deux classes énergétiques sur le diagnostic de performance énergétique et le chantier est massif. D'ici à 2050, 95% du parc immobilier doit faire l'objet d'une rénovation globale... Ce qui suppose de rénover 500 000 logements par an à compter de 2017, puis 900 000 à compter de 2030. Voici les aides qui peuvent soutenir les ménages à partir du 1er janvier.

MaPrimeRenov' : des aides jusqu'à 90% du total des travaux

Les subventions du dispositif MaPrimeRénov', auxquelles on peut ajouter les certificats d'économies d'énergies (CEE) délivrés par les professionnels, ont été mises à jour par l'Agence nationale de l'habitat (Anah). Selon vos revenus, ces aides atteindront jusqu'à 90% du montant total des devis, dans la limite d'un coût de 70 000 euros de travaux, si la note de performance énergétique du logement gagne 4 niveaux sur la gamme A à G. Une « bonification sortie de passoire » s'ajoute aux données de l'Anah résumées dans les tableaux ci-dessous :

Montants éligibles aux aides MaPrimeRénov' en 2024
Gain énergétique
sur un DPE
2 classe3 classes4 classes
Plafond des dépenses
éligibles
40 000 euros55 000 euros70 000 euros
Ménages « très modestes »80%80%80%
Ménages « modestes »60%60%60%
Ménages « intermédiaires »45%50%50%
Ménages dits « supérieurs »30%35%35%

Source : Agence nationale de l'habitat (Anah)

Au-delà de ces montants maximum, le plafond des dépenses éligibles va de 40 000 à 70 000 euros. Et les barèmes sont différents entre l'Ile-de-France et le reste du pays. Par exemple, les foyers « très modestes » peuvent toucher une prise en charge de 80% de leurs travaux contre 60% pour les ménages « modestes ».

Plafonds de ressources annuels (RFR) pour bénéficier des aides MaPrimeRénov' en 2024
Nombre d'occupants
du foyer
Ménages « très modestes »
Ile-de-France/hors IDF

Ménages « modestes »
Ile-de-France/hors IDF

Ménages « intermédiaires »
Ile-de-France/hors IDF
Ménages dits « supérieurs »
Ile-de-France/hors IDF
123 541 € / 17 009 €28 657 € / 21 805 €40 018 € / 30 549 €> à 40 018 € et 30 549 €
234 551 € / 24 875 €42 058 € / 31 889 €58 827 € / 44 907 €> à 58 827 € et 44 907 €
341 493 € / 29 917 €50 513 € / 38 349 €70 382 € / 54 071 €> à 70 382 € et 54 071 €
448 447 € / 34 948 €58 981 € / 44 802 €82 839 € / 63 235 €> à 82 839 € et 63 235 €
555 427 € / 40 002 €67 473 € / 51 281 €94 844 € / 72 400 €> à 94 844 € et 72 400 €
Personne
supplémentaire
6 970 € / 5 045 €8 486 € / 6 462 €12 006 € / 9 165 €

Source : Agence nationale de l'habitat (Anah)

La fin des monogestes

A compter du 1er juillet 2024, les propriétaires de maisons classées F et G ne pourront plus avoir accès à la rénovation par geste unique, et seront obligatoirement orientés vers une rénovation d'ampleur.

De plus, selon une étude récente de l'entreprise spécialisée Effy, les ménages qui se lanceraient uniquement dans l'isolation des combles ou se contenteraient de remplacer leur vieille chaudière seront moins aidés en 2024. Une isolation thermique par l'extérieur, facturée 18 000 euros, ne donnera plus le droit qu'à 1 200 euros d'aide contre 5 200 euros cette année.

Ces ménages seront épaulés par des experts Mon accompagnateur Renov'.

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Mon accompagnateur Renov' va devenir incontournable

Justement, le recours à MonAccompagnateurRenov', un assistant à la maîtrise d'ouvrage, sera aussi favorisé pour les demandes d'aide impliquant au moins 2 postes de travaux éligibles à MaPrimeRénov', dont le coût est supérieur à 5 000 euros chacun (pour un coût total de 10 000 euros minimum). Il sera incontournable pour toucher le maximum d'aides publiques.

Instauré par la loi Climat et résilience du 22 août 2021, son rôle est d'accompagner les ménages dans le choix des travaux et des artisans. Il devra aussi se déplacer au moins deux fois pour réaliser un audit énergétique, puis observer l'avancée de la rénovation avant de conclure au gain énergétique du bien.

Un plan thermostat déployé par le gouvernement

La France déploie un « Plan Thermostat » cet hiver dans le cadre de sa lutte contre la surconsommation énergétique. Ce « Plan Thermostat » est découpé en deux dates principales : des aides à l'installation à partir de janvier 2024 et une obligation de présence de l'outil dans tous les logements, qui entrera en vigueur à partir de 2027.

Dès le début de l'année, donc, vous pourrez bénéficier d'une aide pouvant atteindre 80% du montant total de la facture, sans condition de ressources, sous la forme de CEE délivrés par les professionnels.

Des aides en hausse pour les pompes à chaleur

Le développement des pompes à chaleur est aussi au cœur du dispositif énergétique de l'Etat. Les aides pour leur installation en remplacement de chaudières au fioul et au gaz sont augmentées de 1 000 à 2 000 euros selon les revenus des ménages concernés.

L'Eco-PTZ prolongé

L'éco-PTZ est lui reconduit jusqu'en 2027 et pourra être couplé avec MaPrimeRénov. Ce prêt aidé, plafonné à 50 000 euros, est destiné aux propriétaires qui souhaitent financer des travaux de rénovation énergétique dans leur logement.

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