La maire PS de Paris Anne Hidalgo, fustigée par la droite et le gouvernement pour avoir augmenté de 52% de la taxe foncière dans la capitale, a défendu mardi devant le conseil municipal un niveau d'investissement « inédit » pour 2023.

Cet « appel à la solidarité des propriétaires parisiens » était « le seul levier restant à notre disposition » alors que l'Etat « continue à se désengager » auprès de la première collectivité de France, a déclaré l'élue socialiste en ouvrant le débat budgétaire.

L'ex-candidate du PS à la présidentielle reproche au gouvernement d'avoir réduit « encore notre autonomie fiscale, avec la suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises), tout en nous demandant d'augmenter de 5,7% notre contribution » au système de péréquation entre collectivités, d'un montant 720 millions d'euros, selon la maire.

L'augmentation de la taxe foncière, qui doit rapporter près de 600 millions d'euros à la ville, et les « efforts demandés à l'administration pour contenir les frais de gestion courante », permettent un niveau d'investissement « inédit » de « plus d'1,7 milliard d'euros » pour 2023 afin d'« accélérer la révolution écologique », a-t-elle ajouté.

« Ce budget est celui du mensonge et du reniement », a pourfendu son opposante LR Rachida Dati, en rappelant l'engagement, réaffirmé il y a encore quelques mois, de la maire à ne pas augmenter la taxe foncière.

7,9 milliards de dettes d'ici fin 2023

« Les recettes issues de la fiscalité (...) ont augmenté de 43% depuis 2013 », a affirmé la maire du VIIe arrondissement, selon laquelle les dépenses de fonctionnement ont augmenté de 19% et celles de personnel de 26% dans le même temps.

« Ce sont des dépenses que vous ne maîtrisez plus », a assené Mme Dati.

« Le terme d'économies est inconnu à cette majorité », a abondé Maud Gatel (MoDem), pour qui la majorité de gauche est « la seule responsable de l'augmentation de la fiscalité aujourd'hui, et peut-être demain, de l'augmentation des tarifs » des services publics.

Delphine Bürkli (Horizons) a également fustigé un « niveau d'endettement sans précédent », prévu à 7,9 milliards fin 2023.

« Paris vaut mieux qu'une pré-campagne fondée sur la mauvaise foi avec trois ou quatre ans d'avance », leur a répondu l'élu PS Rémi Féraud, ciblant les ministres Clément Beaune et Gabriel Attal, à qui l'on prête des ambitions municipales en 2026.