Comme après chaque élection, certains maires baissent leur indemnité quand d'autres l'augmentent. Et en effet, malgré un cadre légal complet, la rémunération des élus, soumise aux cotisations sociales comme à l'impôt sur le revenu, est libre tant qu'elle est votée par le conseil municipal dans les trois mois qui suivent son installation.

Dans la foulée de leurs victoires aux dernières municipales, les maires Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) ont été plusieurs à annoncer une baisse de leur indemnité d’élu. Anne Vignot à Besançon a ainsi diminué son traitement de 1 000 euros brut pour une indemnité totale de 4 578,21 euros brut mensuels. Moins 1 200 euros brut par mois aussi pour Jeanne Barseghian à Strasbourg qui justifie cette décision auprès de 20 Minutes : « 4 800 euros brut c’est correct. Les élus doivent aussi s’inscrire dans une démarche de sobriété ». La maire écologiste de Poitiers, Léonore Moncond'huy a elle aussi suivi le mouvement en faisant voter lors du premier conseil municipal une baisse de 30% de son indemnité.

Politiquement, EELV promeut sa démarche en opposition au maire RN de Perpignan Louis Aliot qui s’est augmenté de 17% au lendemain de son élection. Mais ces trois néo-maires défendent surtout une meilleure redistribution entre les différents membres de l'équipe municipale. En effet, quelle que soit sa fonction (adjoint, conseiller), dans une grande ville un élu est souvent contraint de limiter son activité professionnelle et de fournir un investissement chronophage. Elles confirment aussi percevoir d’autres indemnités pour leurs postes au sein des metropole notamment. Ainsi à Strasbourg, Jeanne Barseghian peut ajouter 2 756,07 euros aux 4 861,75 euros bruts perçus à la mairie.

Un calcul basé sur les indices de la fonction publique

Pour autant, les élus ne peuvent pas vraiment faire ce qu’ils veulent en termes de rémunération. Celles-ci sont d’ailleurs soumises aux cotisations sociales comme à l’impôt sur le revenu.

Collectivites-locales.gouv résume : « Le montant des indemnités de fonction est fixé en pourcentage du montant correspondant à l’indice brut terminal de l’échelle indiciaire de la fonction publique et varie selon l’importance du mandat et la population de la collectivité ».

Concrètement, les salaires de la fonction publique servent de base commune et sont ensuite amendés en fonction de la population de la ville. Ainsi, le maire d’une commune de moins de 500 habitants percevra 991,80 euros brut, 1 567,43 euros brut pour celles entre 500 et 999 habitants, 2 006,93 euros brut pour celles entre 1 000 et 3 499 habitants, 2 139,17 euros brut pour celles entre 3 500 et 9 999 habitants, 2 528,11 euros brut pour celles entre 10 000 et 19 999 habitants, 3 500,46 euros brut pour celles entre 20 000 et 49 999 habitants, 4 278,34 euros brut pour celles entre 50 000 et 99 999 habitants et 5 639,63 euros bruts pour celles de plus de 100 000 habitants. Les adjoints sont indemnisés environ un tiers de ce montant brut.

Mais derrière ce cadre légal, chaque maire peut soumettre au vote du conseil municipal le montant qu'il estime juste. A la hausse comme à la baisse, dans les trois mois qui suivent son installation. En 2019, Anne Hidalgo avait déclaré en 2019 gagner plus de 9 000 euros bruts à la mairie de Paris. Un total net, précisait-elle, deux fois inférieur au salaire du maire de Londres.