Suppression de la taxe d’habitation pour 80% des foyers fiscaux et baisse d’impôt visant la « classe moyenne » : 24 millions de foyers fiscaux profitent d’une ristourne fiscale en 2020, pour un gain moyen de 595 euros. Mais l'économie par foyer en Guyane voire à Paris est quasiment 2 fois plus faible que dans les Bouches-du-Rhône...

En 2020, plus de 3 ménages sur 5 bénéficient d’un coup de pouce du fisc ! Un chiffre élevé, conséquence de l’application cumulée de la baisse d’impôt sur le revenu visant les classes moyennes et de la suppression progressive de la taxe d’habitation, qui se concrétise par une exonération totale pour tous ceux qui ne font pas partie des 20% de contribuables les plus aisés. Sans surprise, les gagnants de l’année 2020 sont surtout les foyers imposables s'acquittant jusqu’à présent un impôt modéré, et qui étaient redevables de la taxe d’habitation. Gain moyen en 2020 pour les 24 millions de foyers concernés par au moins une de ces baisses d’impôts : 595 euros !

Les habitants de certains départements sont toutefois mieux servis par cette baisse ciblée de la fiscalité. Ainsi, sur les bords de la Côte d’Azur, du côté de Marseille ou Toulon, les contribuables peuvent s’estimer plus heureux qu’ailleurs à la lecture des chiffres diffusés hier par Bercy. Les habitants des Bouches-du-Rhône (13) sont les mieux « servis » par ce double geste fiscal : 62% des foyers du « 13 » profitent de la suppression de la taxe d’habitation et/ou de la baisse d’impôt 2020, pour un gain cumulé de 698 euros en moyenne. Leurs voisins du Var (83) vont eux « économiser » en moyenne 695 euros, et cette ristourne fiscale touche 64% des Varois. Précision : concernant la taxe d’habitation, Bercy calcule le montant économisé sur la base de la taxe payée « plein pot », à 100%, ce qui était le cas jusqu’en 2017.

Derrière ces deux départements de la Côte d’Azur, les habitants de Bretagne ou de la région parisienne – première et seconde couronnes, excepté l’ouest francilien – figurent parmi les mieux lotis, ce qui s’explique probablement par l’importance de la « classe moyenne » dans ces départements (voir la carte ci-dessous). Sur la troisième marche du podium des départements les mieux servis par les réformes fiscales 2020 : l’Essonne (91), avec un gain moyen de 687 euros profitant à 69% des contribuables. Le département du sud de l’Ile-de-France devance dans ce classement deux territoires bretons. L'Ille-et-Vilaine (35) : 72% des foyers vivant près de Rennes bénéficient d’un gain moyen de 680 euros. Et le Finistère (29) : 70% des Finistériens économisent 676 euros au total sur leurs dépenses fiscales en 2020.

A l’autre extrémité, seuls deux départements affichent un gain moyen inférieur à 400 euros. En Guyane (973), où la part de la population imposable est faible, l’économie par contribuable n’est que de 353 euros, pour seulement 28% des foyers fiscaux. L’autre département où les habitants peuvent s’estimer lésés par les réformes fiscales 2020 ? Paris (75), où la ristourne moyenne ne culmine qu’à 394 euros, pour 59% de la population.

Carte impôts 2020
Gains moyens obtenus en 2020 par foyer fiscal dans chaque département, pour l'impôt sur le revenu et la taxe d'habitation