Voici l'analyse de l'évolution de la Bourse de Paris du lundi 13 mai, par les experts de Meilleurtaux Placement.

Les marchés : En attendant l'inflation US...

Après de nouveaux sommets atteints la semaine dernière autour des 8 260 points, le CAC 40 marque une pause ce lundi. Ce soir, l'indice français perd 0,12% dans de faibles volumes, à 8 209 points. L'optimisme général persiste globalement sur le marché, soutenu par l'anticipation d'une baisse des taux de la BCE le mois prochain, et des signaux économiques toujours bons en provenance des États-Unis. Ce soir, Stellantis et Sanofi signent d'excellentes performances à la Bourse de Paris, on en reparle ci-dessous. La semaine promet d'être riche en nouveaux catalyseurs, avec les derniers chiffres, très attendus, de l'inflation américaine. Comme bien souvent, la semaine boursière débutera réellement ce mardi : plusieurs temps forts seront à suivre dans les prochains jours, notamment les dernières publications trimestrielles d'entreprises. Bonne lecture !

Les valeurs : Stellantis, Sanofi et Inventiva

Stellantis Le constructeur automobile affiche une hausse de 3,7% à 21,02€ après une période difficile pour les constructeurs automobiles européens, sanctionnés après la publication de leurs résultats du premier trimestre. Stellantis signe un rebond intéressant ce soir (-1% sur l'année), après une chute initiale de plus de 10% et des résultats trimestriels inférieurs aux attentes. Les commentaires prudents de sa directrice financière sur la vitalité du marché européen ont quelque peu inquiété ces derniers jours. Le rebond de ce lundi s'explique par une réévaluation positive des perspectives du groupe, l'attente de catalyseurs potentiels lors de la journée dédiée aux investisseurs en juin et une meilleure performance relative par rapport à ses concurrents européens comme BMW, Mercedes et Volkswagen, qui ont tous déçu sur leurs marges et perspectives.

Sanofi Le groupe pharmaceutique français progresse de 2,36% ce soir, à 92,71€ après plusieurs annonces importantes. Tout d'abord, Sanofi a annoncé un investissement supplémentaire de 1,1 milliard d'euros en France pour la production de médicaments. En parallèle, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a accordé un examen prioritaire à Dupixent, un traitement de la rhino sinusite chez les adolescents, en partenariat avec la biotech américaine Regeneron. Déjà un blockbuster avec des ventes de 10,72 milliards d'euros en 2023, Dupixent pourrait voir ses revenus augmenter grâce à cette nouvelle. Sanofi vise désormais à diversifier ses sources de croissance en investissant massivement dans la recherche et le développement, avec 12 nouvelles molécules en cours d'essais cliniques, chacune ayant un potentiel de ventes significatif. Depuis le début de l'année, le groupe gagne près de 3%.

Inventiva La biotech, éligible au PEA-PME, gagne plus de 4% après la publication de résultats prometteurs sur son traitement contre la NASH, une maladie du foie. L'étude montre des améliorations significatives dans la santé des patients, y compris une meilleure gestion du sucre dans le sang et des graisses. Les analystes prévoient un lancement du produit aux États-Unis en 2027. Pour l'instant, le groupe cède près de 18% depuis le 1er janvier 2024.

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L'agenda du lundi : La semaine de l'inflation

Nouvelle semaine chargée pour les marchés ! Les derniers chiffres d'inflation de plusieurs pays sont attendus : demain pour l'Allemagne, mercredi pour les États-Unis et la France, vendredi pour la zone euro. En parallèle, d'autres données comme les ventes américaines au détail, le PIB japonais du premier trimestre et la production industrielle chinoise animeront aussi les échanges des prochaines séances. Du côté des entreprises, la saison de publication des résultats trimestriels touche bientôt à son terme. On attend tout de même les rapports de Veolia, Euronext, Ubisoft, Engie Cisco, Allianz et Walmart.

Demain à la Une : Le moral des patrons allemands

Au programme de ce mardi, deux temps forts économiques. D'un côté, l'indice Zew du climat des affaires en Allemagne. Véritable thermomètre du sentiment économique outre-Rhin, il devrait légèrement rebondir en ce mois de mai, tout en restant sur l'un de ses plus faibles niveaux en quatre ans. Le moral des milieux d'affaires allemand n'est pas bon, compte tenu de la pression sur les prix énergétiques et des perspectives économiques dégradées depuis le début de la guerre en Ukraine. Outre l'indice Zew, l'IPP américain sera publié, on en reparle dans le lexique ci-dessous.

Le monde d'après : 15 milliards !

Ce lundi 13 mai, le sommet Choose France s'est ouvert à Versailles, réunissant 200 PDG d'entreprises internationales et 60 dirigeants de grandes firmes françaises. Cette édition est particulièrement scrutée, car elle est le théâtre de plusieurs annonces d'investissements majeurs. En tout, 15 milliards devraient être investis en France dans les prochains mois. Amazon annonce notamment un investissement d'1,2 milliard d'euros destiné à renforcer son réseau logistique en France. 3 000 nouveaux emplois (CDI) devraient être créés dans l'Hexagone par la firme de Jeff Bezos. Parallèlement, Microsoft a présenté un engagement colossal de 4 milliards d'euros pour l'expansion de ses infrastructures de centres de données, avec un nouveau site projeté près de Mulhouse, ainsi que l'agrandissement d'installations existantes en région parisienne et près de Marseille. C'est l'investissement le plus significatif de l'entreprise américaine sur le sol français. Le secteur pharmaceutique n'est pas en reste avec Sanofi qui investit 1,2 milliard d'euros dans une nouvelle usine à Vitry-sur-Seine, visant à doubler sa capacité de production d'anticorps utilisés contre diverses maladies graves. Cet engagement devrait non seulement renforcer la position du géant français dans l'immunologie mondiale mais aussi générer 350 nouveaux emplois. Pour la cinquième année consécutive, la France a été désignée pays le plus attractif d'Europe en matière d'investissements étrangers.

Le lexique : IPC & IPP

Indice des prix à la consommation (IPC).

Indicateur économique majeur qui mesure l'évolution, dans le temps, des prix d'un panier fixe de biens et services couramment achetés par les ménages. L'indice est couramment utilisé pour estimer l'inflation, c'est-à-dire la hausse générale des prix. L'IPC aide à estimer le pouvoir d'achat des consommateurs et est souvent utilisé pour ajuster les salaires, les pensions et les taux. L'indice américain d'avril sera publié mercredi à 14h30, c'est la donnée la plus attendue de la semaine par les marchés.

Indice des prix à la production (IPP).

Indice qui mesure l'évolution des prix de vente des biens produits par les entreprises, avant qu'ils atteignent le consommateur. L'indicateur prend en compte les biens intermédiaires (ceux utilisés pour produire d'autres biens) ainsi que les biens finis. L'IPP est un indicateur précoce des tendances inflationnistes puisqu'une hausse des coûts de production peut se répercuter sur les prix à la consommation. C'est cet indicateur, plus secondaire que l'IPC, que le marché surveillera demain après-midi.