La Bourse de Paris est attendue stable à l'ouverture lundi, dans une séance qui sera marquée par les tensions entre l'Iran et Israël, après deux bilans hebdomadaires négatifs d'affilée.

Le contrat à terme de l'indice vedette CAC 40 grappillait 0,06% une quarantaine de minutes avant le début de la séance. Vendredi, l'indice avait perdu 12,91 points pour finir à 8.010,83 points, se repliant pour la cinquième fois en six séances. Il a ainsi enregistré une deuxième d'affilée baisse sur la semaine (-0,63%), ce qui ne lui était pas arrivé depuis le premier janvier.

« Les principaux indices américains ont fini en forte baisse vendredi, fortement influencés par les résultats des grandes banques et par l'escalade des tensions au Moyen-Orient », explique John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.

Les principales banques centrales occidentales ont hissé leurs taux directeurs à des sommets pour ralentir l'inflation mais les marchés craignent que les tensions géopolitiques au Moyen-Orient ne ravivent le prix des matières premières et que l'inflation augmente à nouveau.

L'Iran a lancé dans la nuit de samedi à dimanche plus de 200 drones et missiles contre Israël, en réponse à une frappe contre son consulat à Damas. Israël a affirmé avoir abattu 99% d'entre eux en chemin, avec l'aide de ses alliés occidentaux.

Événement « isolé » ou « précurseur » d'un conflit plus important ? « La réponse à cette question déterminera le sentiment du marché » dans les prochains jours, estime Stephen Innes de SPI Asset Management.

Pour John Plassard, le rôle de l'Iran dans le conflit est « crucial, car il contrôle le détroit d'Ormuz, un passage maritime critique où transitent environ 20 à 30% des stocks mondiaux de pétrole ».

Une aggravation du conflit pourrait faire « grimper en flèche » les coûts de l'énergie « pour les entreprises et les ménages en raison des interruptions d'approvisionnement », poursuit-il.

Or, la hausse des prix de l'énergie « entraverait les efforts des banques centrales pour gérer les pressions inflationnistes », conclut John Plassard.

A l'agenda macroéconomique de la séance, les investisseurs se tourneront vers la publication de la production industrielle en zone euro en février, les ventes au détail aux Etats-Unis en mars ainsi que vers quelques interventions de banquiers centraux européens et américains.

Parmi les valeurs à suivre

BNP Paribas : le groupe bancaire a annoncé dimanche racheter la part de 9% détenue par le chinois Fosun dans l'assureur belge Ageas pour « environ 730 millions d'euros ».