Le premier promoteur immobilier français, Nexity, chutait de plus de 20% à la Bourse de Paris jeudi, les actionnaires sanctionnant la suppression de leurs dividendes et l'annonce d'une réorganisation « en profondeur » du groupe, qui n'avance pas d'objectif ambitieux pour 2024.

Vers 09H50, le titre de Nexity chutait de 21,75% à 10,40 euros, après être brièvement passé sous le seuil des 10 euros, à 9,75 euros dans les premiers échanges, évoluant à ses plus bas depuis 2009.

En 2023, le chiffre d'affaires de Nexity a chuté de 9% à 4,27 milliards d'euros, légèrement en-deçà de son objectif de 4,3 milliards, revu à la baisse en milieu d'année. Le résultat net est resté de justesse dans le vert avec un bénéfice net de 19 millions d'euros contre 188 millions en 2022.

Pas de dividende

Surtout, le promoteur a annoncé renoncer à verser un dividende à ses actionnaires, alors qu'il souhaitait jusque-là leur proposer un versement d'au moins 2,50 euros par action.

Pour pallier les résultats de cette année que le groupe qualifie de « point bas », et maîtriser son endettement, Nexity a cédé ses filiales portugaise et polonaise, et veut surtout se délester de sa branche services. Le groupe ne se fixe pas d'autres objectifs qu'un « résultat opérationnel positif » et une « dette financière sensiblement inférieure à celle de fin 2023 ».

Un PSE en préparation

Les promoteurs et constructeurs sont pris en étau entre le renchérissement des coûts de construction, provoqué par les tarifs des matériaux et une réglementation environnementale plus stricte, et l'effondrement de la demande, provoqué par des difficultés d'accès au crédit et la fin progressive de dispositifs fiscaux incitatifs.

Face aux difficultés du secteur, « le groupe a pris la décision d'engager dans les prochaines semaines le processus d'information-consultation des IRP (instances représentatives du personnel, NDLR), préalable à la mise en œuvre d'un plan de sauvegarde de l'emploi », selon un communiqué, qui n'a pas encore défini combien d'emplois seraient concernés.

En 2023, Nexity avait déjà procédé à 179 ruptures conventionnelles et à 110 licenciements au sein de son pôle Promotion-construction, selon Emmanuel Brie, délégué syndical CFDT de cette branche.