L’image de mauvais investisseurs, bien trop frileux avec la bourse, qui colle à la peau des Français s’estompe-t-elle ? En tout cas, l'an dernier, au moins 400 000 d’entre eux se sont attelés à la battre en brèche.

Ces dernières années, la part des Français qui détiennent des actions en direct demeurait stable, autour de 7%, alors qu’elle dépassait 13% fin 2008, selon l’Autorité des marchés financiers (AMF). Mais l’année 2020 semble marquer une rupture, au regard des données chiffrées qui remontent des courtiers, des opérateurs de marché ou encore des instances de surveillance. La bourse a eu la cote l’an passé ! La preuve par 3.

400 000 Français se sont mis à la bourse

Flairant les opportunités d’investissement au moment où la bourse dévissait, 580 000 particuliers ont, entre le 24 février et le 3 avril, acheté des actions du SBF 120 (un indice de la bourse de Paris composé de 120 sociétés), soit en 6 semaines seulement, d’après l’AMF. En comparaison, sur les années 2018 et 2019 cumulées, 1,1 million de Français en avaient acquis, et seulement 750 000 en ne tenant pas compte de l’introduction en bourse de la FDJ, qualifiée de « succès spectaculaire ».

Parmi ces 580 000 Français, 150 000 étaient des nouveaux investisseurs. C’est-à-dire des personnes qui n’avaient pas acheté des actions depuis au moins 2018, année depuis laquelle l’AMF reçoit des bilans détaillés de transactions. Trois trimestres plus tard, l’AMF constate que cet intérêt pour la bourse a perduré. « Nous estimons à 400 000 le nombre de nouveaux investisseurs sur le SBF 120 en 2020 soit autant que l’année précédente, année qui bénéficiait de l’opération FDJ », a souligné le 11 janvier son président Robert Ophèle lors de ses vœux à la Place financière.

La bourse sourit aux néophytes

Et l’audace des « Covid traders » a, a priori, été récompensée : le CAC 40, dans le sillage des autres indices boursiers, s’est envolé de 50% depuis le creux de mars. Mais maintenant, se pose l’épineuse question de ce qu’ils doivent faire de leur plus-value : l’encaisser, la réinvestir ou ne rien toucher ? Quelques éléments de réponse dans cet article sur les 3 erreurs à ne pas commettre en bourse en 2021.

Croissance record des ouvertures de comptes-titres chez les courtiers

Pour débuter en bourse, les investisseurs ont nécessairement dû ouvrir une enveloppe, un Plan d’épargne en actions ou un compte-titres, faisant la joie des courtiers en ligne. « 2020 a été une année historique pour ING France en termes d’activités. Le nombre de clients actifs ou très actifs en bourse (plus de 10 ordres par an) a doublé entre 2020 et 2019. Les clients ayant ouvert un compte-titres ou un PEA pendant le premier confinement sont restés actifs et investissent de manière régulière un montant moyen de l'ordre de 3 500 euros », s’est ainsi réjoui Fabrice Flet, directeur de l’activité épargne et investissement d'ING en France.

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De fait, ING enregistre en 2020 une augmentation de 60% des ouvertures de produits boursiers. Les PEA ont été particulièrement plébiscités avec un nombre de nouvelles souscriptions multiplié par 2,4 en 2020. Cet engouement est également perceptible chez Boursorama Banque. Début décembre, la banque en ligne indiquait avoir ouvert 120 000 comptes-titres et PEA sur les 9 premiers mois de 2020. Au final, sur toute l'année 2020, Boursorama Banque comptabilise 150 000 nouvelles ouvertures ainsi que 50% des ouvertures de PEA Jeunes (accessible jusqu'à 25 ans).

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500 millions d’ordres par jour sur Euronext

Durant la crise boursière, les investisseurs particuliers ne se sont pas contentés d’acheter un ou deux titres. En 2020, le nombre de transactions effectuées sur les plateformes du groupe Flatex-Degiro, courtier en ligne présent dans 18 pays européens, a bondi de 140%, à 75 millions d'opérations, pour un nombre de clients en hausse de 50%, à 1,25 million fin 2020. Selon ING, entre avril et août 2020, le nombre de transactions effectuées par ses clients a été multiplié par 2,35 par rapport à 2019. Durant le confinement, en mars, le nombre d’ordres passés avait même été multiplié par 4, rapporte la banque en ligne.

Ces chiffres sont dans la droite lignée des estimations de l’AMF dévoilées fin avril. D’après celles-ci, les achats d’actions françaises par des particuliers ont été multipliés par 4 en mars, par rapport à l’année précédente. Plus généralement, toute l’année 2020 a été particulièrement dynamique. L’an dernier, le volume tradé par les particuliers sur Euronext a été multiplié par 2,5, d’après les chiffres donnés à MoneyVox par la Fédération des Investisseurs Individuels et des Clubs d'investissement. Cela représente une moyenne de 500 millions d’ordres par jour.

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