Le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a accusé lundi le gouvernement de « se comporter comme face à une maladie honteuse » face à la procédure de référendum d'initiative partagée (RIP) sur la privatisation d'Aéroports de Paris.

La collecte de signatures auprès d'un dixième des électeurs inscrits (soit 4,7 millions d'électeurs environ) représente « certes un enjeu économique important, mais aussi un enjeu démocratique », a estimé Fabien Roussel lors d'une conférence de presse à Paris.

« Une bureaucratie de type soviétique »

« C'est la première fois que les citoyens sont amenés à se prononcer sur la tenue d'un référendum, une question au cœur du mouvement des Gilets jaunes, et on a l'impression que le gouvernement se comporte comme face à une maladie honteuse », a regretté le patron des communistes. « Alors que ça devrait être un exercice démocratique simple et accessible à tous comme le réclament les Français, on a l'impression d'être tombé dans une bureaucratie de type soviétique », a-t-il ajouté.

En effet, l'a appuyé le député PCF Stéphane Peu, « entre le site (de collecte) particulièrement austère et peu fonctionnel, les préfets qui ne sont pas tous sur la même longueur d'ondes (quant à l'application de la circulaire du ministère de l'Intérieur sur la mise à disposition de machines de vote électronique, ndlr) et l'absence totale de communication, ça fait beaucoup d'obstacles ».

Ils ont annoncé que les parlementaires coalisés pour lancer cette procédure (la députée PS Valérie Rabault, le sénateur PS Patrick Kanner, le député LR Gilles Carrez, le député Libertés et territoires Philippe Vigier, le patron des députés LFI Jean-Luc Mélenchon ou encore le patron des députés PCF André Chassaigne) avaient écrit à France télévisions pour demander des « clips officiels » et l'organisation de « débats » autour d'ADP.

Objctif un million de signatures en septembre

« C'est la Constitution qui permet le RIP, donc il revient aux chaînes de télévision publiques de faire œuvre de pédagogie », a expliqué la sénatrice PCF Éliane Assassi lundi. Encore sans réponse, a-t-elle précisé, les parlementaires « ne s'interdisent pas d'aller manifester devant les locaux de France télévisions ».

Fabien Roussel a en outre espéré pouvoir annoncer lors de la Fête de L'Humanité, du 13 au 15 septembre, un million de signatures collectées, « l'occasion d'interpeller le président » pour qu'il « retire le projet de loi ». Au 1er juillet, 480.300 soutiens ont été enregistrés sur le site du ministère de l'Intérieur, selon le Conseil constitutionnel.