La chute des marchés boursiers, en fin d’année dernière, a achevé de doucher les Français : l’encours des actions cotées détenues par eux a baissé de 10% en 2018. Un repli à contretemps, alors que le CAC 40 est depuis reparti à la hausse.

Ce chiffre les situe toutefois un peu en-dessous de la moyenne de ses voisins, selon l’Observatoire de l’épargne européenne (OEE), qui vient de publier son tableau de bord pour le 4e trimestre 2018. Les Espagnols (-20%), les Italiens (-15%) et les Allemands (-14%) ont ainsi réagi plus vivement à la chute des marchés actions, la plus forte depuis 2011, mais pas les Britanniques (-7%). « La baisse de l’encours a été moins marquée sur les fonds d’investissement (-4.7% en moyenne sur l’année) », note toutefois l’OEE, « malgré le fait que les ménages français et britanniques ont été vendeurs nets de fonds d’investissement en 2018 dans des proportions significatives ».

Ce réflexe de retirer ses billes quand la bourse baisse est traditionnel. C’est même un des problèmes récurrents pointés par les observateurs du marché de l’épargne : les épargnants ont tendance à fonctionner de manière contracyclique, en vendant leurs actions lorsque leur valeur baisse, et en en achetant quand elles montent. Ainsi, le CAC 40 a perdu près de 11% de sa valeur en 2018. Mais cette baisse a été largement compensée par la hausse des cours constatée depuis le début de l'année : +13%.

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Les comptes chèque en vedette

Où est-ce que les Européens ont-ils placé l’argent tiré de la vente de leurs actions ? Sur leurs comptes chèque principalement, dont l’encours a progressé de près de 8% en 2018, et de près de 50% en 5 ans. C’est bien sûr la faiblesse des taux qui explique ce phénomène. Toutefois, malgré un rendement réel négatif partout en Europe, les livrets d’épargne, réglementée ou non, tirent encore leur épingle du jeu, notamment en France, en Belgique et en Grande-Bretagne. C’est le cas également de l’assurance vie et des fonds de pension (+0,6% en moyenne européenne).