Les épargnants ont déposé en mars environ 360 millions d'euros de plus qu'ils n'en ont retiré sur leurs contrats d'assurance vie, indique vendredi France Assureurs, soit bien moins que lors des deux mois précédents à cause d'une nette hausse des sorties.

En janvier et en février, l'assurance vie avait enregistré une collecte nette de respectivement 1,2 milliard et 1,1 milliard d'euros. A titre de comparaison, le Livret A a enregistré en mars une collecte nette de 4,17 milliards d'euros, soit plus de dix fois plus que l'assurance vie sur la même période.

Dans le détail, l'ensemble des cotisations, c'est-à-dire les sommes versées sur les contrats, a totalisé en mars 14,4 milliards d'euros (+6% par rapport à mars 2022) tandis que les prestations (qui comprennent les rachats et les versements en cas de décès) se sont élevées à 14 milliards d'euros (+21% sur un an). Dans les deux cas, c'est un record.

« Depuis le début de l'année, les prestations sont en hausse de 6,3 milliards d'euros par rapport à la même période de l'année dernière, à 38,9 milliards d'euros. Les rachats représentent 59% des prestations contre 57% au cours du premier trimestre 2022 », souligne France Assureurs dans son communiqué. En d'autres termes, s'il n'y a pas d'explosion des retraits, ceux-ci augmentent nettement, tout comme les décès des détenteurs d'assurance vie.

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L'inflation comme explication

Selon Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs, la hausse des rachats peut s'expliquer par « l'inflation qui reste à un niveau élevé », ce qui « peut conduire certains épargnants à piocher dans leur épargne de long terme pour faire face à des besoins de court terme », et le resserrement du crédit immobilier, qui nécessite souvent « un apport personnel plus important qu'auparavant ».

Comme depuis plusieurs mois maintenant, les fonds euros, produit traditionnel de l'assurance dont le capital est garanti, ont connu une décollecte en mars, à hauteur de 2,76 milliards d'euros. Celle-ci a été compensée par une collecte nette positive de 3,13 milliards d'euros pour les placements en unités de compte (UC), potentiellement plus rémunérateurs mais également plus risqués.

Sur un an, l'encours total de l'assurance vie a progressé de 1,5%, à 1 884 milliards d'euros.