Après avoir boudé l'assurance vie en 2020, les Français sont revenus massivement sur ce produit d'épargne en déposant plus de 150 milliards d'euros l'année dernière, du jamais vu, a révélé jeudi France Assureurs, la fédération professionnelle de l'assurance.

La différence entre les dépôts, également appelés cotisations, et les prestations (versés en cas de décès ou de retrait) a atteint 23,7 milliards d'euros, un niveau inédit depuis 2010, a également souligné l'ex-Fédération française de l'assurance.

En 2020, la crise sanitaire avait provoqué un désintérêt historique pour ce produit financier, avec des prestations dépassant de 6,5 milliards d'euros les cotisations. Mais désormais, « les effets de cette crise sanitaire s'estompent, ce qui permet aux épargnants de remettre sur la table un certain nombre de projets de long terme », a expliqué lors d'un point presse Franck Le Vallois, directeur général de France Assureurs. En 2019, les Français avaient placé sur leur assurance vie 21,9 milliards d'euros de plus qu'ils n'en avaient retiré.

La barre des 2 000 milliards d'euros en vue

Selon Franck Le Vallois, il y a toujours une surépargne liée au Covid sauf qu'elle ne s'oriente plus uniquement vers l'épargne de court terme, comme cela avait pu être observé au début de la propagation de la pandémie. En 2020, à l'inverse de l'assurance vie, le Livret A avait par exemple connu un énorme succès. À fin décembre, l'encours total des contrats d'assurance vie atteignait 1 876 milliards d'euros, en hausse de 4,4% sur un an. Ce niveau d'encours en fait le produit d'épargne préféré des Français.

L'autre enseignement des données révélées par la fédération concerne la forte progression des investissements en unités de compte (UC), plus rémunérateurs mais aussi plus risqués que les fonds en euros, dont le capital est garanti. Leur part dans la collecte totale est passée de 34% en 2020 à 39% en 2021. Une hausse qui peut s'expliquer par les efforts des assureurs pour inciter leurs assurés à diversifier leur épargne ainsi que par la baisse continue, d'année en année, des rendements des fonds en euros.