L'assurance vie en France a enregistré une baisse de la collecte brute de 15% sur an en février, troisième mois de recul d'affilée. Du jamais vu, selon le président de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) Bernard Spitz.

"Trois mois de suite de baisse de la collecte (...), cela n'était jamais arrivé", a affirmé le patron del FFSA, qui a fait part de l'inquiétude de l'industrie alors que le gouvernement dit considérer, entre autres pistes, une taxation accrue de l'assurance-vie pour les plus aisés afin de boucler la réforme de la fiscalité du patrimoine. "Nous réfléchissons (à) l'assurance-vie en ciblant les plus hauts portefeuilles, supérieurs à 1,3 million d'euros, les dividendes, le prélèvement forfaitaire libératoire", a ainsi déclaré récemment le ministre du Budget, François Baroin.

Les assureurs, eux, se disent fermement opposés à toute modification de la fiscalité de l'assurance vie, estimant qu'il s'agit de fausses pistes. Par exemple, en matière de prélèvement forfaitaire libératoire, selon les simulations de la FFSA, augmenter d'un point le taux de prélèvement libératoire sur l'ensemble de l'assurance vie, ne rapporterait au trésor public que 30 millions d'euros. "Par rapport aux sommes dont nous parlons régulièrement dans le cadre du déficit, on voit bien que ce n'est pas là que l'on va pouvoir trouver la recette budgétaire au problème", a souligné Bernard Spitz. "C'est l'épargne longue qui permet de fonder une croissance forte", a-t-il affirmé, arguant de la période d'incertitude économique actuelle.

"Nous n'accepterions pas"

L'assurance vie, qui pèse près de 70% des revenus de l'assurance en France, est l'objet de la plus vive attention de l'industrie qui en évalue la tendance chaque mois. "Notre responsabilité est de dire : il y a des risques à ne pas prendre, et dresser les épargnants les uns contre les autres en disant "il y a les bons et les mauvais" serait la dernière chose à faire", a insisté le président de la FFSA. "Il n'y a aucune légitimité, aucune justification à ce que l'assurance vie soit traitée de façon discriminatoire. Les Français n'accepteraient pas, nous n'accepterions pas".

Le gouvernement, qui veut boucler la réforme d'ici mai pour un vote avant l'été, doit trouver environ un milliard d'euros s'il veut qu'elle soit neutre pour les finances publiques. .