53% des Français veulent que les services publics s’améliorent quitte à augmenter le niveau des prélèvements. Une proportion inédite selon les résultats d'une étude annuelle.

Du jamais vu. La proportion des Français préférant l’augmentation de la qualité des services publics dépasse la part de ceux demandant une baisse des impôts, d’après le baromètre annuel (1) des services publics de l’institut Paul Delouvrier.

Précisément, 53% des sondés disent aujourd’hui préférer que les prestations fournies par les services publics progressent « quitte à augmenter le niveau des impôts et des prélèvements », souligne ce sondage. C’est 10 points de plus que l’année dernière (43% fin 2018), et plus de 20 points gagnés en 6 ans (31% fin 2013) ! Depuis le lancement de cette étude en 2004, c’est la première fois qu’une majorité des Français seraient prêts à payer plus d’impôts pour avoir de meilleurs services publics.

De fait, à l’opposé, la part des Français plébiscitant la baisse des impôts « quitte à réduire les prestations fournies par les services publics » est en fort repli en 2019. 57% étaient d’accord avec cette proposition fin 2018. Ils ne sont désormais plus que 45%.

Il faut dire que 2019 a été particulièrement tendue sur le front social. Entre le mouvement des Gilets jaunes, la grève au sein des hôpitaux publics et plus récemment la mobilisation contre la réforme des retraites soutenue par une majorité de Français : les manifestations appelant à plus de services publics se multiplient. De quoi donner un coup de projecteur sur la qualité et le devenir des services publics à la française.

Et la principale demande concerne le système de santé. Pour la première fois, à 46%, « la santé publique passe nettement en tête des priorités des Français à l’égard des services publics », explique l’Institut Paul Delouvrier. Elle dépasse ainsi l’emploi et la lutte contre le chômage (40%). L’amélioration du système éducatif arrive à la troisième place de ce podium (34%). Mais la plus forte progression concerne l’environnement. Près d’un Français sur 3 souhaite que le gouvernement lutte davantage contre le dérèglement climatique, contre environ 15% fin 2016. Chez les moins de 25 ans, l’environnement devrait même être la première priorité de l’action publique.

(1) Enquête menée par Kantar sur Internet du 25 octobre au 7 novembre 2019 auprès d’un échantillon national de 2 500 personnes, représentatif de l’ensemble des résidents en France âgés de 15 ans et plus. L'étude a été réalisée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne de référence) et stratification par région et catégorie d’agglomération. Au sein de cet échantillon ont été identifiés les usagers de 9 services publics.