Depuis le 1er janvier 2020 s’applique le « reste à charge zéro » en matière d’optique. C’est-à-dire que les opticiens doivent proposer des modèles de lunettes qui seront entièrement remboursés au patient par la Sécurité sociale et sa complémentaire santé.

Dans une étude publiée en 2018 (1), l’Assurance Maladie établissait que plus de 15% des personnes interrogées renonçaient chaque année à des achats d’optique, pour des raisons financières dans une majorité des cas. La mise en place du « reste à charge zéro » (rebaptisé 100% santé), en vigueur depuis hier, doit contribuer à faire baisser ce chiffre. Le but : que certaines lunettes soient prises en charge à 100% par la Sécurité sociale et les mutuelles santé (qui couvrent 95% de la population), afin qu’il ne reste rien à payer de sa poche par le patient. Jusqu’à présent, les Français qui ne renonçaient pas à s’équiper avaient en moyenne un reste à charge de 20 euros par an en matière d’optique (2).

Depuis le 1er janvier, les opticiens ont donc l’obligation de proposer des formules « 100% santé ». Les clients doivent avoir le choix entre 17 modèles minimum de monture pour adultes et 10 modèles minimum pour enfants, en deux coloris, d’un montant maximum de 30 euros. Concernant les verres correcteurs (qui représentent souvent la partie la plus élevée de la facture), le tarif maximum dépend de la correction. Mais le ministère de la Santé, à l’initiative de cette mesure, garantit « des équipements de qualité, tant par leur esthétique (amincissement) que par leur performance technique (anti-rayures et antireflet) ». Une offre « tout à fait acceptable », estime Marianick Lambert, porte-parole de France Assos Santé, qui représente 85 associations de patients, dans les colonnes du Monde. Elle reste cependant vigilante : « Cette réforme ne peut pleinement fonctionner que si tous les acteurs jouent le jeu. On va voir si l’offre est correctement présentée chez les opticiens ».

Au-delà de l’optique, le « reste à charge zéro » prévoit aussi dès cette année une meilleure prise en charge dans le domaine dentaire avec certains bridges et couronnes, en céramique ou métal selon leur emplacement, entièrement remboursés – en 2021, les prothèses amovibles seront aussi concernées par le « 100% santé ». Mais également dans le domaine auditif (250 euros de remboursement sur certains appareils viennent s’ajouter aux 200 euros déjà accordés en 2019, avant un reste à charge zéro vraiment effectif l’an prochain).

(1) Lutte contre le renoncement aux soins : un dispositif généralisé à l’ensemble du territoire métropolitain, juillet 2018

(2) Edition 2019 du Rapport annuel sur la consommation de soins et de biens médicaux, publié par le ministère de la Santé