La hausse prévue des dépenses d'assurance maladie de 2,3% en 2020 « nous paraît être une contrainte très rude », a déclaré jeudi Thierry Beaudet, président de la Mutualité française, jugeant nécessaire « d'investir dans le système de santé ».

Après les hôpitaux publics, qui ont réclamé mercredi des garanties sur la hausse de leur budget, la Mutualité française s'inquiète à son tour des arbitrages du projet de loi de financement de la sécurité sociale, qui seront dévoilé le 30 septembre. L'objet de toutes les attentions : l'objectif de dépenses assigné à l'assurance maladie, qu'Emmanuel Macron s'est engagé à augmenter de 2,3% par an jusqu'en 2022, avec un coup de pouce exceptionnel à 2,5% en 2019.

Mais « 2,3%, ça nous paraît être une contrainte très rude », a indiqué Thierry Beaudet lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Une contrainte qu'il aimerait un peu desserrer, « entre 2,3 et 2,5% », appelant le gouvernement à « se poser la question du bon niveau » car « il y a besoin d'investir dans le système de santé ». Pour preuve, la Mutualité met en évidence dans une étude publiée le même jour la persistance de reste à charge élevés pour les ménages, notamment à l'hôpital.

Entre dépassements d'honoraires et chambres individuelles, la facture atteint parfois 500 euros (après remboursements des mutuelles) pour une minorité de patients, souvent parmi les plus âgés. Un sujet resté dans l'angle mort de la réforme « 100% santé » censée réduire les restes à charges en optique, dentaire et audioprothèse. « Le 100% santé ne règle pas 100% du problème », a souligné Thierry Beaudet, regrettant par avance « une occasion manquée » dans le budget 2020.