Les saisies aux frontières d'argent liquide non déclaré ont bondi de 500% en un an, selon une note confidentielle des Douanes évoquée dimanche par Le Parisien/Aujourd'hui en France.

Le volume des saisies d'argent a dépassé les 103 millions d'euros au premier trimestre 2013, soit une augmentation de 518,6% par rapport au premier trimestre 2012, selon cette note de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières. D'après Le Parisien, la forte hausse était déjà perceptible au dernier trimestre 2012 avec 102 millions saisis aux frontières.

Le ministère du Budget, dont dépend les Douanes, n'a pas souhaité faire de commentaires. « Nous ne faisons pas de commentaires sur des données non publiées, et encore moins de conjectures », a indiqué à l'AFP l'entourage du ministre délégué Bernard Cazeneuve.

La tendance observée depuis fin 2012 marque cependant une nette accélération : en 2010 et en 2011, le total saisi sur l'année n'était respectivement que de 88 millions et 84,6 millions, sur l'ensemble d'une année. Or, selon Le Parisien, le nombre de contrôles effectués reste stable d'une année sur l'autre, ce qui ne peut donc pas expliquer l'envolée récente.

Selon des douaniers cités anonymement dans le Parisien, les raisons avancées par les personnes en possession de l'argent saisi sont « majoritairement » d'ordre fiscal. « Les (sommes issues du trafic de) stupéfiants ne représentent que 10% du volume », selon un enquêteur.

Suisse et Luxembourg en tête

D'après les statistiques des Douanes mentionnées par le Parisien, la Suisse et le Luxembourg sont les premières destinations de ces flux d'argent liquide. Le Code des douanes stipule que tout transfert international en liquide, à l'intérieur de l'Union européenne, doit faire l'objet d'une déclaration, sauf pour les sommes inférieures à 10.000 euros.

La méconnaissance de cette règle est punie d'une amende égale au quart de la somme sur laquelle a porté l'infraction présumée. En cas de saisie, les sommes non déclarées sont consignées par les douanes pendant six mois, renouvelables sur décision du parquet.

La révélation de ces chiffres intervient alors que l'ex-ambassadeur de France en Irak et en Tunisie, Boris Boillon, a été arrêté le 31 juillet Gare du Nord à Paris, en possession de 350.000 euros et 40.000 dollars en liquide. L'ancien conseiller diplomatique du président Nicolas Sarkozy reconverti dans le conseil, s'apprêtait à monter dans un train pour Bruxelles au moment où les douaniers l'ont intercepté.