La Réserve fédérale américaine a mis en circulation hier mardi 8 octobre un nouveau billet de 100 dollars, qui ajoute des éléments couleur or au vert traditionnel de la devise américaine. Objectif : couper l’herbe sous le pied des faussaires.

Depuis le 2 mai dernier, comme vous l’avez sans doute constaté, les consommateurs de la zone euro disposent d’un nouveau billet de 5 euros pour régler leurs achats. La mise en circulation de ces nouvelles coupures est la première étape d’un renouvellement complet de la gamme actuelle, le prochain sur la liste étant le billet de 10 euros, en 2014.

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Aux Etats-Unis, ce processus de renouvellement des billets de banque a été entamé depuis une dizaine d’années. Après le billet de 20$ en 2003, celui de 50$ en 2004, le 10$ en 2006 et le 5$ en 2008, c’est au tour du billet de 100$ de recevoir un coup de jeune (le dernier datait de 1969). Ce nouveau billet, mis en circulation hier mardi 8 octobre, reste à l’effigie de Benjamin Franklin, l'un des pères fondateurs des Etats-Unis, signataire le 4 juillet 1776 de la Déclaration d’indépendance. La nouveauté vient de l’ajout d’éléments de couleur jaune or sur le billet traditionnellement vert : c’est le cas du chiffre 100 dans un des coins du billet et, à côté du visage de Franklin, d’un encrier orné de la Cloche de la Liberté de Philadelphie, un des symboles de l’indépendance américaine.

Le billet vert le plus utilisé dans le monde

Evidemment, la raison de ce changement est plus technique qu’esthétique. Comme la BCE avec le billet de 5 euros, l’objectif de la Fed est en effet de couper l’herbe sous le pied des faux-monnayeurs, en multipliant les signes distinctifs et non reproductibles. Le principal dispositif anti-faussaires se situe ainsi dans un ruban de sécurité bleu verticalement apposé au milieu du billet et frappé lui aussi du chiffre 100 et de la Cloche de la Liberté en miniature et en trois dimensions, qui semblent bouger au gré des mouvements du billet.

L’enjeu est d’importance : le 100 $ est en effet le billet le plus utilisé sur le plan mondial. « Entre la moitié et les deux tiers [des billets de 100 dollars] circulent en dehors des Etats-Unis et c’est aussi le plus contrefait de tous, en dehors des Etats-Unis », a indiqué Sonia Danburg, chargée de la présentation du nouveau billet à la Réserve fédérale à Washington. « Nous voulons être en avance sur les faussaires, nous voulons protéger le public ». La Fed a d’ailleurs encouragé, dans une campagne de communication diffusée via son site internet, les citoyens américains à apprendre à reconnaître les traits distinctifs de ce nouveau billet. En Europe, le même type de campagne, engagée par la BCE, n’avait pas suffi : dans les premiers temps de sa mise en circulation, le nouveau billet de 5 euros avait parfois été refusé par des commerçants croyant avoir à faire à des contrefaçons.