Certains produits d'épargne, ouverts il y a parfois des dizaines d'années, affichent des rémunérations et, plus généralement, des atouts incomparables face aux produits équivalents actuellement commercialisés. Voici trois exemples de « vieux » placements à conserver à tout prix si vous avez la chance de les détenir.

« C'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes. » L'adage peut également s'appliquer à l'épargne. Dans un paysage actuel encore marqué par plus de 10 ans de taux bas, certains placements sans risque, vieux parfois de plusieurs décennies, apparaissent comme de bonnes affaires, en termes de rémunération et d'avantages fiscaux. Nous en détaillons ici 3 exemples. Attention : si vous avez la chance de détenir un de ces produits, réfléchissez à deux fois avant de vous en débarrasser !

Le graal des vieux PEL

2013 - 2016 : un âge d'or pour le PEL. Au cours de ces 4 années, les Français ont placé 66 milliards d'euros supplémentaires sur leurs Plans Epargne Logement, soit une moyenne de 16,5 milliards par an (1). Il a notamment tenu la dragée haute à l'autre produit phare de l'épargne réglementée, le Livret A, qui n'a cumulé sur la période que 2 milliards de collecte nette ! La raison en est simple. Le PEL profitait à l'époque d'un taux de rémunération imbattable pour un placement sans risque : 2,50% jusqu'au 31 janvier 2015, puis 2% jusqu'au 31 janvier 2016 et encore 1,50% jusqu'au 31 juillet 2016. Avant que les pouvoirs publics ne sifflent la fin de la récré : alerté par les banques du coût que représentait pour elle le succès du PEL, Bercy a entrepris de rendre le produit moins attractif, en ramenant son taux plancher à 1%, puis en fiscalisant les intérêts générés.

Le Plan Epargne Logement, toutefois, n'est pas un placement comme les autres. Il profite d'abord d'une caractéristique particulièrement intéressante : sa rémunération est générationnelle, c'est-à-dire que le taux d'intérêt fixé à la souscription reste en vigueur tout au long de la vie du plan. Ensuite, la durée de vie des PEL ouverts avant le 1er mars 2011 n'est pas limitée : la phase dite « d'attente », au cours de laquelle on ne peut plus alimenter son PEL, peut se poursuivre indéfiniment.

Résultat : si vous possédez un « vieux » PEL, il reste très intéressant, même avec la remontée actuel des taux et malgré l'imposition des intérêts qui intervient à partir de la 12e année de vie : 2,59% net, en moyenne, toutes générations confondues. Attention toutefois : avec de telles rémunérations, votre banque peut être tentée de vous faire fermer votre plan : tenez bon !

Les anciennes générations du PEL avant 2011

Le Plan d'épargne populaire, 20 ans après

20 ans ! Voici 20 ans (depuis le 25 septembre 2003 précisément) qu'il n'est plus possible d'ouvrir un Plan d'épargne populaire. Pourtant, deux décennies plus tard, ce lointain cousin du PER affichait encore, fin 2019, un encours de plus de 60 milliards d'euros (2). Ce n'est pas un hasard. Détenir un PEP reste une bonne affaire, pour deux raisons : une garantie complète du capital et une exonération d'impôts sur le revenu, que vous optiez pour une sortie en capital ou en rente viagère.

Epargne : que faire de votre vieux PEP ?

Ses avantages ne s'arrêtent pas là. Tant que les 92 000 euros, plafond réglementaire de versement, n'ont pas été atteints, un PEP peut continuer à être alimenté. Il peut également être transféré, moyennant une centaine d'euros de frais, afin d'aller chercher une meilleure rémunération.

Certains assureurs ont d'ailleurs flairé la bonne affaire en maintenant à leur catalogue des PEP destinés à accueillir ses transferts. Seule limite : pour assurer la garantie du capital, une somme équivalente au cumul des versements effectués sur le plan doit être placé sur des fonds euros, dont la rémunération est loin d'atteindre des sommets : 1,3% en moyenne en 2021. Les intérêts capitalisés, en revanche, peuvent être placés sur des supports plus rémunérateurs, comme des fonds immobiliers.

Assurance vie : les meilleurs contrats

Assurance vie : des vieux contrats qui peuvent valoir de l'or

Longtemps, les très vieilles assurances vie, antérieures à 1983, ont bénéficié d'une exception particulièrement alléchante : une exonération totale d'impôt sur le revenu, y compris pour les revenus tirés des versements récents. Ce n'est plus le cas : la loi de finances pour 2020 a mis un terme à cet avantage historique. Les plus-values tirées des versements postérieurs au 31 décembre 2019 sont soumises à la norme fiscale actuelle. L'avantage reste toutefois en vigueur pour les anciens versements.

Cette exonération n'est toutefois pas le seul atout potentiel des vieux contrats. Certains, datant du siècle derniers, bénéficient en effet de rendements annuels garantis, fixés à l'époque à des niveaux hyper avantageux si on les compare avec les taux actuels, marqués par vingt ans de chute ininterrompue : 3% voire 4%, à comparer avec le plus modeste 2%, taux de rendement moyen en 2022 selon France Assureurs.

(1) Source : Banque de France, pas de mise à jour depuis cette date. (2) Source : Banque de France et Fédération française de l'assurance