Complémentarité des actifs et diversification des activités : la société foncière Eurosic a vanté mercredi les atouts de son rapprochement avec Foncière de Paris (FDP), qui devrait créer la quatrième foncière de bureaux française, dotée de près de 6 milliards d'euros de patrimoine.

Déposé le 11 mars, le projet d'offre publique d'achat (OPA) amicale d'Eurosic sur Foncière de Paris doit obtenir le feu vert de l'Autorité des marchés financiers et celui de l'Autorité de la concurrence. Ce dernier ne devrait être qu'une formalité, les deux sociétés ne détenant ensemble qu'une « part de marché de 1% », a précisé Nicolas Ruggieri, directeur général délégué du groupe Eurosic, lors d'une conférence de presse.

Lancement de l'OPA le 19 mai

L'offre publique devrait être lancée le 19 mai, pour une clôture le 22 juin, selon un calendrier indicatif donné par Eurosic. L'opération doit créer le numéro 4 français de l'immobilier de bureaux, derrière Gecina, Foncière des Régions et Icade. La nouvelle entité sera « très présente » dans le Grand Paris, a souligné M. Ruggieri.

Son patrimoine immobilier sera de 5,7 milliards d'euros (dont 3 milliards apportés par les 50 actifs de Foncière de Paris) et 1,1 million de mètres carrés, composé aux deux tiers de bureaux. Les revenus locatifs du nouvel ensemble seront de 242 millions d'euros (dont 104 millions apportés par FDP). En doublant la taille d'Eurosic, elle lui permet aussi de « couvrir toute la gamme de bureaux », grâce à la forte complémentarité des patrimoines des deux sociétés à Paris, a estimé son directeur général délégué. « Nous n'allons pas uniquement nous concentrer sur les actifs prime, les loyers à 800 euros le mètre carré, mais plutôt sur les besoins des entreprises locataires, en couvrant l'intégralité du spectre », a affirmé M. Ruggieri.

Périmètre du nouvel ensemble

Dans la capitale, FDP est très implantée dans les très chics VIe et VIIe arrondissements, mais aussi dans les plus populaires Xe, XVIIIe et XIXe, tandis qu'Eurosic l'est principalement dans le VIIIe, ainsi que dans les Ier, IXe et XVIIe arrondissements. L'ensemble combiné aura 15 opérations en développement (dont deux chez FDP), avec un objectif de « création de valeur » de 15% et aura une « offre tertiaire très large ». Car le rachat de Foncière de Paris doit aussi permettre à Eurosic de bénéficier des « compétences beaucoup plus variées » de celle-ci, active dans les bureaux, mais aussi expérimentée dans d'autres classes d'actifs tels que « les parcs d'affaires, les auberges de jeunesse, les hôtels particuliers », a énuméré M. Ruggieri.

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Très parisien, le nouvel ensemble entend toutefois profiter « d'opportunités en régions », en acquérant « deux à quatre immeubles par an », dans les villes où Eurosic est déjà présent : Lille, Nantes, Rennes, Toulouse, Lyon et la technopole Sophia-Antipolis dans les Alpes-Maritimes. Il se fixe un objectif de « 10 à 15% du patrimoine » pour les bureaux en régions. Cette diversification se poursuivra aussi dans le secteur des loisirs et de la santé via la filiale Eurosic Lagune, créée fin 2015 et contrôlée par Eurosic au côté d'investisseurs institutionnels, et dans l'hôtellerie, avec 7 hôtels en exploitation directe et un en développement à fin décembre 2015.

Objectifs 2018 : 3 milliards d'euros d'actifs immobiliers

L'objectif pour Eurosic Lagune à l'horizon 2018 est d'atteindre un portefeuille de 3 milliards d'euros, via notamment des acquisitions en Allemagne, en Espagne et en Italie avec l'achat d'un portefeuille de maisons de retraites notamment. Il était de 450 millions à fin 2015, constitué de murs de Center Parcs (exploités par Pierre et Vacances) et de Club Med. En 2014, Eurosic avait déjà doublé de volume en rachetant sa concurrente SIIC de Paris, ce qui lui avait permis de se recentrer sur la capitale et le secteur des bureaux.