Si l'assurance n'est pas obligatoire pour aller à l'école, il est dans les faits très difficile de ne pas en souscrire une pour son enfant, car l'établissement peut l'exiger pour toute activité en dehors du temps scolaire.

La rentrée arrive. Lundi 4 septembre, plus de 12 millions d'écoliers, collégiens et lycéens vont retrouver les bancs de l'école. Vous avez acheté les fournitures et les livres, les cartables sont prêts... Mais avez-vous pensé à souscrire une assurance scolaire pour votre enfant ? Ce contrat, qui peut se prendre seul ou parfois en complément de l'assurance habitation, protège l'enfant, s'il est auteur d'un accident mais surtout s'il en est victime.

« Chaque année, il y a environ 25 000 accidents recensés, sans compter ceux qui ont lieu sur le trajet entre la maison et l'établissement scolaire », détaille un porte-parole de la Matmut. Parmi les principaux accidents relevés par l'Observatoire de la MAE sur les risques d'accidents des enfants de 3 à 18 ans, 45% sont des blessures sans séquelles (dent cassée, fractures bénignes, entorses...). Et dans 22% des incidents, les lunettes sont cassées. Mieux vaut donc prévenir que guérir !

65% des accidents ont lieu pendant la récré

Mais alors, l'assurance scolaire est-elle obligatoire ? « Elle est censée ne pas être obligatoire, mais dans les faits elle l'est plus ou moins, expose Ralph Ruimy, cofondateur de l'assurance en ligne Acheel. À la rentrée, les professeurs vont la demander à tous les enfants car elle est obligatoire pour tout ce qui est extra-scolaire ou périscolaire. »

« Il n'y a pas besoin d'assurance pendant le temps scolaire et donc elle n'est pas demandée pour l'inscription de l'enfant à l'école, mais elle reste conseillée, complète la Matmut. En revanche, pour tout ce qui ne relève pas de l'emploi du temps de l'élève, comme les voyages ou une sortie au musée par exemple, l'établissement peut soumettre la participation de l'élève à la souscription d'une assurance. » Les parents doivent également souscrire une assurance scolaire si l'enfant déjeune à la cantine.

Ce que couvre l'assurance scolaire

En premier lieu, les dommages que pourrait causer l'écolier à ses camarades, à un enseignant, aux bâtiments et au matériel de l'école... C'est la garantie responsabilité civile. Le contrat couvre aussi les dommages que l'enfant pourrait subir dans le cadre de l'école (qu'il y ait un responsable identifié ou non). C'est la garantie accident corporel.

Parmi ce que couvre l'assurance scolaire, on peut ainsi citer une vitre brisée par un ballon pendant la récréation, une bousculade entraînant des lunettes cassées ou encore une fracture d'un bras lors d'une sortie à la piscine.

« Si l'assurance scolaire n'est pas obligatoire pendant le temps scolaire, deux tiers des accidents relevés par la MAE se produisent pourtant lorsque les enfants sont en récréation », relève Philippe Bénet, président de la MAE. « De plus, contrairement à ce que l'on peut penser, l'assurance habitation ne peut se substituer à l'assurance scolaire car elle couvre uniquement les dommages ou les blessures causés par un enfant à un de ses camarades, mais ne le protège pas s'il est victime lui-même d'un accident sans tiers identifié ou s'il se blesse seul. C'est pourquoi nous conseillons fortement aux parents de prendre une assurance scolaire. »

Assurance habitation : économisez jusqu'à 125 € par an grâce à notre comparateur en ligne

Attention toutefois : comme pour toute assurance, les garanties varient d'un contrat à l'autre. À quoi faut-il alors faire attention au moment de la prendre ? « À la MAE, le sinistre moyen est de 528 euros, dévoile Philippe Bénet. Pour autant, il y a beaucoup de petits remboursements, de moins de 100 euros. Ce qui est important donc, c'est qu'il n'y ait pas de franchise, sinon l'assuré devra s'acquitter d'une partie. Ensuite, bien évidemment il faut vérifier le contenu des garanties. »

« Au début de l'année, les professeurs demandent l'attestation d'assurance. Ensuite, il y a une semaine ou deux pour l'apporter. »

Il n'est pas trop tard pour en prendre une

Par exemple, certains contrats ne prévoient pas l'assurance sur les trajets entre le domicile et l'établissement scolaire. Pourtant, ce type d'accidents est fréquent : toujours selon l'Observatoire de la MAE, le risque d'un souci sur le trajet de l'école pour un collégien est 2,5 fois supérieur par rapport à un élève de primaire.

Côté prix, l'assurance scolaire varie de 8 à 12 euros par an chez Acheel, de 13 à 39 euros pour la MAE et de 12 à 42 euros pour la Matmut, en fonction du niveau de couverture et de remboursement en cas de problème. Par exemple, si tous les contrats de base couvrent la responsabilité civile de l'enfant, le contrat « complet » de la MAE couvre ce dernier 24h/24, même en dehors du temps scolaire.

Assurance scolaire et assurance habitation, un doublon ?

Si la couverture du temps scolaire peut être incluse dans votre assurance habitation, les deux se complètent.

« L'assurance scolaire n'est pas complètement obligatoire, mais indispensable si l'on souhaite que son enfant puisse participer à l'ensemble des activités proposées par son établissement scolaire ou sa commune », détaille Assurland dans un communiqué dédié aux doublons. « Elle s'applique dès les trajets domicile-école, au sein de l'établissement (de l'école maternelle au lycée) et pendant les activités et sorties organisées par celui-ci ».

Si votre multirisques habitation couvre également votre enfant pour les dommages causés à autrui, l'assurance habitation ne l'assure pas forcément si c'est lui la victime de l'accident.

De son côté, l'assurance scolaire permet ainsi de prendre en charge les frais médicaux, pharmaceutiques, chirurgicaux et d'hospitalisation... Sans parler de la couverture en cas d'accident plus grave entraînant une invalidité permanente.

Enfin, si vous n'avez pas encore souscrit d'assurance scolaire, pas de panique : « Les parents qui ont oublié peuvent parfaitement le faire début septembre, rassure Ralph Ruimy. Au début de l'année, les professeurs demandent l'attestation d'assurance et ensuite il y a une semaine ou deux pour l'apporter ».

Rentrée scolaire 2023 : comment contenir l'explosion du coût des fournitures ?