Les retraits de liquide sont en hausse dans les DAB français. Une situation qui illustre la précarisation des ménages et la nécessité de mieux contrôler ses dépenses.

La période du Covid avait marqué son déclin pour raisons sanitaires, mais le cash est de retour. Le montant des retraits aux distributeurs automatiques a augmenté de l'ordre de 5% entre le premier semestre 2022 et le premier semestre 2023, selon des données du GIE Cartes Bancaires qui regroupe un certain nombre de banques françaises. Et pour expliquer cette tendance, il faut regarder du côté de la hausse générale des prix, notamment dans les supermarchés.

« En cash, j'ai le sentiment de mieux voir ce que je dépense »

« Je pars de chez moi avec deux billets, 50 euros pour l'alimentaire, 20 euros pour les extras, raconte au Parisien Priscilla, 37 ans, mère célibataire de deux petites filles. Si j'ai mal fait mes calculs en rayons et que la note finale en caisse dépasse, je n'ai pas d'autres choix que de rendre un produit ou plusieurs. » En clair, sans carte bancaire, il n'est pas possible de dépenser un argent qu'elle ne possède pas. Une précaution qui n'est pas anodine. Plus d'un Français sur 3 est à découvert ou l'a été au cours des 12 derniers mois, montrait mi-septembre notre étude sur la situation budgétaire des Français.

Vous payez cash ou liquide

« En cash, j'ai le sentiment de mieux voir ce que je dépense, c'est moins abstrait », confirme un jeune interrogé par le quotidien. « Nous avons de plus en plus de clients qui se constituent des enveloppes en espèces pour mieux contrôler leurs dépenses dans le contexte actuel de hausse des prix », abonde le dirigeant d'un grand réseau bancaire dans Les Echos.

Sur les réseaux sociaux, ces techniques de « cash stuffing » font recette. Elles consistent à remplir chaque mois plusieurs enveloppes de billets selon les postes de dépenses du foyer et à ne surtout pas y déroger.

Livret A, paiement en plusieurs fois... Ces alternatives moins chères que le découvert bancaire

Selon le dernier baromètre de l'inclusion financière de la Banque de France, le nombre de dépôts de dossiers de surendettement était en hausse de 9% sur un an au mois d'août et de 6% sur les 8 premiers mois de l'année 2023.

Le liquide représentait encore 50% des transactions en France en 2022, malgré le développement du paiement sans contact ou via son téléphone mobile.