« Nous voulons le compromis » mais « pas à coups de milliards », a souligné le ministre de l'Économie Bruno Le Maire lundi à l'Assemblée nationale, en ouverture des débats sur le projet de loi consacré au pouvoir d'achat.

En l'absence de majorité absolue pour les macronistes, « je souhaite que nous puissions avancer de la manière la plus constructive possible », « toute proposition peut être améliorée et la majorité sera ouverte à toutes les propositions constructives. Simplement, nous n'entrerons pas dans une logique de surenchère », a insisté le ministre.

Au cœur de ce projet de loi de mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d'achat figurent la revalorisation anticipée de 4% des pensions de retraite et des prestations sociales, l'augmentation de 3,5% du traitement des agents publics, un chèque alimentaire sous conditions de ressources de 100 euros, auquel s'ajouteront 50 euros par enfant.

Volonté de compromis

On y trouve également la prolongation du bouclier tarifaire sur l'énergie, la suppression de la redevance audiovisuelle ou encore le triplement de la « prime Macron » (prime exceptionnelle de pouvoir d'achat, défiscalisée et exonérée de cotisations sociales).

« Nous voulons le compromis mais le compromis ne s'achète pas à coup de milliards, le compromis ne se finance pas sur le dos du contribuable, le compromis ne se construit pas au détriment de nos finances publiques, sinon ce serait la voie de la facilité », a mis en garde le locataire de Bercy.

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M. Le Maire a ainsi fixé un « cadre » aux négociations à venir : « rien qui puisse dégrader nos finances publiques, rien qui puisse ralentir la transition climatique, tout pour le travail ».

Le gouvernement est notamment hostile au blocage du prix de l'essence à 1,50 euro comme l'ont proposé des LR, ou aux baisses de TVA soutenues par le RN.

Bruno Le Maire s'est ainsi opposé à la « baisse irréversible des taxes sur les énergies fossiles (...) aussi dommageable pour les finances publiques que pour le climat », une « ligne rouge ». Le gouvernement privilégie la prolongation de la remise carburant de 18 centimes jusqu'au 1er octobre puis la mise en place d'une « indemnité carburant travailleurs ».

La ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a souligné la « course contre la montre » pour « sécuriser nos approvisionnements en énergie pour l'hiver prochain », et dit se « préparer au scénario du pire ». Elle a défendu le projet de terminal méthanier flottant au Havre, contesté par la gauche, mais qu'elle juge « nécessaire pour remplacer le gaz russe ».

Avec une majorité seulement relative, les macronistes ont essuyé un revers à l'Assemblée sur le projet de loi sanitaire il y a un peu moins d'une semaine. Ils espèrent cette fois éviter pareille déconvenue.