Prévu à destination des ménages modestes pour permettre à ces derniers d'acheter des produits locaux, le chèque alimentaire promis par Emmanuel Macron durant sa campagne risque finalement de se transformer en chèque inflation.

C'est une promesse de campagne d'Emmanuel Macron qui risque bien de s'échouer sur l'écueil de l'inflation. Le « chèque alimentaire », coup de pouce prévu par le président de la République pour permettre aux ménages modestes d'avoir accès à des produits sains, bio et locaux ne verra pas le jour, selon une information rapportée par le Parisien. Ce projet avait à l'origine été annoncé mi-décembre 2020 devant la Convention citoyenne pour le climat puis adopté dans la loi Climat et Résilience votée en juillet 2021 au Parlement.

Cette promesse de campagne était-elle vouée à l'échec ? « C'est trop compliqué. On est incapable de faire un chèque unique à dépenser dans telle ou telle enseigne ou pour tel ou tel produit », souffle en tout cas un membre de l'exécutif au quotidien, qui note que Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, avait pour sa part enterré le projet il y a plusieurs mois déjà.

Une formule « plus simple et plus rapide »

L'inflation galopante (+5,2% sur un an en mai) risque de modifier en profondeur cette mesure. Un chèque alimentaire « plus simple et versé en une fois » devrait en effet voir le jour à destination des ménages les plus modestes. Les contours (montant et bénéficiaires) seront présentés le 29 juin, après les élections législatives (12-19 juin) en même temps qu'un paquet d'autres mesures en faveur du pouvoir d'achat.

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Tant pis pour le bio tant que les Français peuvent remplir leurs caddies. Forcément, du côté des défenseurs de la première version du projet, on fait grise mine. « En discutant avec le Président de la République et des ministres, nous avons bien compris que le gouvernement souhaitait aller vite en proposant une mesure d'urgence simple, qui réponde à l'inflation, avoue Dominique Chargé, le président de la Coopération agricole, dans le Parisien. Ce qui ne correspond pas à ce qui était imaginé avec le chèque alimentaire. C'est-à-dire quelque de chose de structuré, pérenne dans le temps, ciblé sur l'alimentation, qui permette aux Français les plus modestes de retrouver sur le temps long les circuits classiques de distribution. »