Le gouvernement a confirmé mercredi, dans son projet de budget rectifié pour 2012 présenté en Conseil des ministres, ses objectifs de réduction du déficit public pour parvenir à l'équilibre en 2017, prévoyant également un pic de la dette publique à 90,6% du PIB en 2013.

Le nouveau gouvernement détaille ainsi les étapes intermédiaires pour respecter l'engagement pris par le président François Hollande : après 4,5% du PIB en 2012 et 3% en 2013 le déficit public serait ramené à 2,25% du produit intérieur brut en 2014, 1,5% en 2015 et 0,75% en 2016.

Selon de nouvelles prévisions revues à la hausse, la dette publique devrait de son côté dépasser pour la première fois le seuil des 90% du PIB, culminant à 90,6% en 2013 après 89,7% cette année. Elle refluerait ensuite jusqu'à 82,4% du PIB en 2017.

Cette trajectoire est bâtie sur l'hypothèse d'une croissance économique de 0,3% cette année, 1,2% l'an prochain, selon les prévisions abaissées annoncées dès mardi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, puis de 2% par an entre 2014 et 2017. La prévision d'inflation, qui « resterait relativement dynamique » cette année, est relevée de 1,8% à 1,9% « en raison d'un prix du pétrole encore élevé ».

Coup de frein sur les dépenses publiques

Pour respecter ses engagements financiers internationaux, le gouvernement entend faire porter l'effort « de manière équilibrée sur la dépense et sur la recette », selon Bercy. Les hausses d'impôts seront « concentrées sur 2012 et 2013 », avec un taux de prélèvements obligatoires qui passera de 43,9% du PIB l'an dernier à 46,2% l'an prochain, pour ensuite rester quasiment stable, atteignant 46,5% en 2016 et 2017. De leur côté, les dépenses publiques diminueront de 56% du PIB en 2011 à 53,4% en 2017.

La progression des dépenses publiques sera limitée à 0,8% par an en moyenne en volume (en plus de l'inflation), alors que le projet électoral du président François Hollande prévoyait une hausse annuelle de 1,1%. Ce durcissement est dû aux perspectives de croissance plus sombres qu'initialement prévu, a justifié Bercy.

Les dotations de l'Etat aux collectivités locales seront de leur côté « stabilisées en valeur » jusqu'en 2017, c'est-à-dire qu'elles ne progresseront même pas au rythme de l'inflation. Et la progression des dépenses de l'assurance maladie sera maintenue à 2,5% cette année et limitée à 2,7% en 2013 alors que le candidat Hollande avait affirmé vouloir la relever à 3%.