La Commission européenne vient de dévoiler le contenu d'une nouvelle révision de la directive sur les paiements. Voici cinq mesures contenues dans le texte qui devraient vous faciliter la vie au quotidien.

DSP3, pour 3e directive sur les services de paiement. La Commission européenne a dévoilé fin juin une nouvelle proposition de révision de cette directive destinée à encadrer et à harmoniser les services de paiement à l'échelle de l'Union.

Le gros du morceau concernera le partage de nos données financières dans le cadre des « services bancaires ouverts » (ou open banking) : agrégation de comptes, initiation de paiement, etc. Mais le texte, qui n'est à ce stade qu'une proposition, va également tenter de réduire certains points de friction qui nuisent aujourd'hui à nos expériences de paiement au quotidien et peuvent nous exposer à la fraude. En voici un florilège.

Une meilleure identification des opérations dans les relevés de compte

Faire défiler l'historique de son compte courant et découvrir une opération que l'on a aucun souvenir d'avoir effectué : cela nous est tous arrivés. Dans le pire des cas, il peut s'agir d'un débit frauduleux. Mais, le plus souvent, le problème vient du libellé de l'opération. Il n'est pas rare, par exemple, qu'il y ait une différence entre le nom public d'un commerce et celui de la société qui l'exploite. Or c'est souvent ce dernier nom qui apparaît dans l'historique.

Pour éviter cette confusion, la DSP3 veut contraindre les prestataires de services de paiement à intégrer dans ce libellé le nom du commerce, pour qu'il puisse être identifié sans ambiguïté.

Pourquoi vos relevés de compte bancaire sont incompréhensibles

Une limitation du montant et de la durée des cautions par carte bancaire

C'est ce que l'on appelle une pré-autorisation. Lorsque que vous utilisez votre carte bancaire pour louer une voiture, réserver une chambre ou prendre de l'essence à une pompe automatique, le commerçant va demander à votre banque de bloquer une somme (on parle de séquestre) destinée à couvrir le coût maximal estimé de la transaction : 150 euros, par exemple, pour un plein d'essence qui ne coûtera en fait que 80 euros. Problème : même inutilisée, cette somme va rester bloquée, parfois jusqu'à 45 jours, et pénaliser l'usager, qui ne peut pas la dépenser. Pour limiter cet effet pervers, la DSP3 devrait imposer de mieux proportionner ces cautions, par rapport au coût final attendu, et de les libérer plus rapidement.

Pourquoi il est conseillé d'avoir une carte à débit différé pour louer une voiture

Jusqu'à 50 euros de cash chez les commerçants, même sans faire d'achat

Avec la raréfaction des distributeurs automatiques et des agences bancaires, l'accès au cash va devenir un enjeu de plus en plus lourd. Pour le faciliter, la Commission européenne veut faciliter les retraits d'espèces aux caisses des commerces. La pratique, parfois appelée « cashback », est déjà autorisée. Mais elle pourrait être élargie à tous les commerces et surtout accessible, jusqu'à 50 euros, en l'absence d'achat dans le magasin.

Retrait d'espèces en magasin : mode d'emploi du « cashback »

Vérification systématique du nom des bénéficiaires de virement

C'est un véritable fléau. Après avoir ciblé les entreprises, la fraude au virement touche également les particuliers. Son principe est simple : l'escroc usurpe l'identité d'un créancier (un artisan, un notaire, un bailleur, etc.) et fournit un faux RIB à sa victime. Cette dernière pense régler une facture, elle vient en fait de faire un virement vers un compte inconnu.

Pour limiter ce risque, particulièrement inquiétant avec le développement du virement instantané, la Commission veut contraindre les banques et autres prestataires de services de paiement à mettre en place un sytème permettant de vérifier en temps réel, pour tous les virements, le nom du détenteur du compte désigné par le RIB et de prévenir, avant validation, le payeur en cas de discordance.

Compte bancaire : c'est l'escroquerie à la mode, voici comment éviter d'en être victime

Une alternative obligatoire à l'authentification forte par mobile

Le mobile est bien devenu le premier canal utilisé par les usagers pour interagir au quotidien avec leur banque. Il y a pourtant des réfractaires, qui ne souhaitant pas posséder de smartphone ou y installer l'application de leur banque. Un choix parfaitement légitime, mais qui peut poser un problème à l'heure où la plupart des opérations sensibles, notamment les paiements sur internet, doivent être authentifiées, justement, depuis l'application de la banque.

Pour permettre à ceux qui le veulent de sécuriser leurs transactions sans pour autant détenir un smartphone, la DSP3 projette d'inclure dans la réglementation l'obligation pour les banques de proposer plusieurs solutions d'authentification forte, reposant sur plusieurs technologies, objects techniques ou mécanismes.

Paiement sécurisé sur internet : comment je fais sans smartphone ?