Le système de retraites français présente un « risque » de déficits « significatifs » à l'avenir, estime le Comité de suivi des retraites (CSR) dans un avis publié jeudi, appelant à « trouver une réponse » sans toutefois prendre parti pour une mesure d'âge.

Une semaine après les sombres projections du Conseil d'orientation des retraites - qui prédit un retour rapide et durable aux déficits - les experts du CSR, chargés de rendre un avis au gouvernement, prennent acte d'un « risque de déséquilibres résiduels significatifs à court et moyen terme » et « recommande de trouver une réponse (à ces) problèmes ».

Mais il se garde bien d'avancer une solution, considérant qu'il ne lui « appartient pas de sélectionner une manière unique » de résoudre l'équation et que la décision « relève de la concertation entre les différentes parties prenantes et, in fine, du politique ».

Les différentes options sur la table

L'avis liste donc plusieurs scénarios, « étant entendu qu'aucun ne peut être indolore pour l'ensemble de la population ». Une hausse des cotisations sociales ou « d'autres types de prélèvements » n'est ainsi pas écartée : « Ce débat est à ouvrir », juge même le CSR, compte tenu de « la pression » croissante « en faveur d'une redistributivité accrue ».

De même, la sous-revalorisation des pensions « reste une option d'ajustement », à condition d'être « assortie de mesures de protection pour les basses retraites ». Mais cette option « pose le problème d'avoir été beaucoup mobilisée » depuis 10 ans.

Retraites : quelles hausses pouvez-vous espérer fin 2022 puis en 2023 ?

Quant à une éventuelle hausse de l'âge légal ou de la durée de cotisation, il faudrait « assumer » que cela « puisse conduire à un nouveau repli de la durée moyenne de la retraite », souligne le CSR. Cette piste pourrait toutefois être justifiée en la « présentant comme le prix à payer » pour ne pas augmenter les cotisations ni « réduire le niveau de vie » des retraités, ou comme un moyen de « redéploiement de ressources budgétaires » vers « d'autres besoins économiques et sociaux ».

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Des arguments déjà mis en avant par l'exécutif, qui envisage d'inclure une réforme de ce type dans le prochain budget de la Sécurité sociale, pour tenir la promesse d'Emmanuel Macron, qui souhaite une entrée en vigueur à l'été 2023.

DOSSIER. La réforme des retraites, version 2022-2023