Confinés, les particuliers n'ont plus l'occasion de beaucoup dépenser. En attendant la levée des restrictions de déplacement, ils épargnent beaucoup, au grand regret du gouvernement.

C’est l’une des bonnes nouvelles pour de nombreux ménages en cette période de confinement. Ils n’ont jamais autant épargné. Déplacements strictement limités, rideaux des cafés et restaurants baissés, cinémas et salles de spectacles fermés…

Exceptions faites des dépenses « préengagées » comme les loyers, les abonnements Internet et mobile, les assurances, les factures de gaz et d’électricité, ou encore l'alimentation... et bien sûr, plus que jamais, la SVoD comme Netflix pour s’occuper ; mais au-delà, les ménages n’ont plus trop l’occasion de dépenser. Ils ne peuvent même pas (ou peu) en profiter pour faire le plein de leur voiture alors que le prix de l’essence est en forte baisse.

Dans le même temps, l’Etat a présenté un plan d’urgence de 110 milliards d’euros pour limiter le choc de la crise économique, avec la mise en place notamment du chômage partiel qui bénéficie à 9 millions de personnes. « Tant que les entreprises gardent leurs salariés et que l’Etat socialise les salaires, indemnise les indépendants et prolonge les droits au chômage, les conséquences sur les particuliers restent contenues. La baisse des revenus pour eux pourrait être inférieure à 10% en moyenne alors que dans le même temps, la consommation chute d’environ 30%. De nombreux ménages pourraient voir ainsi leur réserve d’épargne augmenter de 20% par mois », explique à MoneyVox, Mathieu Plane, économiste à l’OFCE.

Résultat, le taux d’épargne qui atteignait 15% avant la crise s’envole. Il pourrait ainsi atteindre 25% sur le premier trimestre, avant un retour tendanciel vers 16% d'ici à fin 2021 », pronostique Olivier Vigna, directeur des études économiques de HSBC France, interrogé par Les Echos.

Illustration concrète avec les dernières statistiques du Livret A publiées ce vendredi. Il a enregistré largement plus de dépôts des épargnants que de retraits au mois de mars, portant la collecte mensuelle à 2,71 milliards d'euros, son niveau le plus élevé depuis 2009.

Une situation que déplore le ministre de l'Economie Bruno Le Maire : « Ce n'est pas d'épargne dont nous avons besoin aujourd'hui pour notre économie, mais d'investissement ». « Le risque, c'est qu'à la sortie du confinement, les gens ne dépensent pas toute cette épargne forcée et que celle-ci devienne une épargne de précaution », prévient Patrick Artus, chef économiste de Natixis. De quoi rendre encore plus difficile la relance de l’économie.

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