Une nouvelle étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) vient chiffrer la perte de revenus pour les ménages depuis la mi-mars. En moyenne, elle s’élève à 500 euros.

Quel est l’impact de l’épidémie de coronavirus sur les finances des ménages ? L’OFCE - qui s’était déjà livré à l’exercice fin avril – a réactualisé ses données. Cette nouvelle étude (1), diffusée vendredi, intègre donc les 8 semaines de confinement – du 17 mars au 10 mai – et la période de déconfinement progressif jusqu’au 5 juillet.

Résultat, au cours de ces 16 semaines, les ménages « verraient leur revenu se réduire de 14 milliards d’euros », calcule l’OFCE, qui se base sur les chiffres de l’Insee. En moyenne, cela représente une baisse de 500 euros par ménage. Cette évaluation cache de très fortes disparités. Elle intègre bien sûr les près de 9 millions de salariés effectivement placés en chômage partiel, selon les statistiques du ministère du Travail. Ce dispositif avantageux garantit au moins une rémunération égale à 84% du salaire net (100% pour les salariés au Smic). A la perte de revenus des salariés, il faut également ajouter celle des indépendants. S’ils ont bénéficié de coups de pouce de l’Etat comme les reports de charges ou des aides jusqu’à 5 000 euros, la chute de leurs revenus d’activité a été beaucoup plus rude.

D'après l’OFCE, depuis la mi-mars, l’économie française a vu son PIB plonger de 22% ! A l’inverse, ces pertes de revenus des ménages sont au global nettement compensées par la diminution de la consommation. Comme la plupart des commerces étaient fermés durant le confinement, les ménages ont accumulé une épargne évaluée à 75 milliards d’euros ! « Un pactole » qui là encore est inégalement réparti.

En théorie, les 10% des ménages avec le niveau de vie le plus faible « devraient voir leur épargne s’accroître de 1 510 euros en moyenne ». En réalité, « ces ménages accusant un taux d’épargne négatif », ce surplus d’épargne va uniquement « réduire leur endettement », explique l’OFCE. En haut de l’échelle, les ménages 10% des ménages les plus aisés devraient voir leur épargne s’accroître de près de 4 000 euros. Cela représente plus de 15% des 75 milliards d’euros d’épargne accumulés par les ménages.

La principale interrogation est désormais de savoir comment sera utilisée cette épargne « forcée », élément clef de la reprise de l’activité au cours du second semestre 2020 et de l’année 2021. « Si l’intégralité de l’épargne forcée est dépensée, la perte d’activité liée aux 16 semaines de confinement et de déconfinement serait réduite d’environ la moitié », estime l’OFCE.

(1) Évaluation au 26 juin 2020 de l'impact économique de la pandémie de COVID-19 et des mesures du confinement et du déconfinement en France, étude de l'OFCE, 26 juin 2020.