L'ex-président PS François Hollande propose de relever le taux de l'impôt sur les sociétés (IS) pour les entreprises qui réalisent des bénéfices importants, tout en qualifiant de « machin » le Conseil national de la Refondation (CNR) lancé jeudi par Emmanuel Macron.

« Nous disposons d'ores et déjà d'un outil qui s'appelle l'impôt sur les sociétés », rappelle l'ex-chef de l'Etat dans une interview mise en ligne mardi sur le site de L'Express, à l'occasion de la sortie mercredi de son livre « Bouleversements », aux éditions Stock.

« Pourquoi ne pas relever le taux de cet impôt à partir d'un certain montant de bénéfices, sans entrer dans je ne sais quelle usine à gaz pour savoir ce qui est un superprofit par rapport à un profit normal », suggère-t-il, en allusion au débat politique actuel sur les gains réalisés notamment par les sociétés pétrolières et énergétiques.

Le taux de l'impôt sur les sociétés a diminué de 33 à 25% au cours du premier quinquennat d'Emmanuel Macron, qui souhaitait rendre avec cette baisse la France plus attractive pour les entreprises.

« Le flou n'est pas un projet »

« Pourquoi refuser la contribution des plus hauts bénéfices et des patrimoines les plus élevés quand des sacrifices sont demandés à tous ? », s'interroge François Hollande, qui n'épargne pas son successeur, assurant notamment que « le flou n'est pas un projet » et que l'élection présidentielle de mai « a été un rendez-vous manqué ».

Interrogé sur le conseil national de la Refondation (CNR), l'ancien président doute de sa nécessité : « Pas besoin d'un nouveau machin, mais je jugerai à l'expérience' », soutient-il. « Je ne suis pas sûr qu'il faille recréer à cette fin une institution. Il y a déjà le Conseil économique, social et environnemental » (Cese), souligne-t-il.

Il se montre également très sévère avec les mesures prises par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire pour lutter contre l'inflation, afin d'empêcher une envolée des prix de l'énergie et des carburants.

« Subventionner durablement les prix pour éviter l'inflation, comme nous sommes en train de le faire, quitte à creuser chaque fois plus le déficit budgétaire, ça, ce sont des pratiques de pays administrés ! », s'indigne-t-il. Il juge « dangereux et injuste » ce mécanisme « s'il devait se prolonger ». Pour lui, « mieux vaut des aides ciblées et des politiques sélectives au plan environnemental ».