La taxe foncière a bondi de plus de 27% en 10 ans. Dans certaines grandes villes comme Nantes la hausse dépasse même les 37%.

La taxe foncière n'en finit plus de grimper. Selon le 15e Observatoire national des taxes foncières de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), révélé ce mardi par Le Parisien, elle a grimpé de 27,9% entre 2010 et 2020. Une évolution liée à la revalorisation annuelle des bases locatives votée chaque année par les parlementaires, mais aussi aux évolutions de taux votées par les élus locaux.

Si cette année l'augmentation est limitée à 1% en moyenne dans les 50 plus grandes villes de France en 2021, les hausses cumulées au cours de la dernière décennie ont été particulièrement fortes pour plusieurs d'entre elles. C'est le cas à Nantes (+37,5%), suivie de Lille (35,96%), Angers (33,28%), Strasbourg (28,36%), Toulouse (28,20%), Lyon (27,73%), Bordeaux (25,03%), Nancy (24,25%), Orléans (24,19% entre 2010 et 2020 et encore un bond record de 9,1% en 2021) et Rennes (23,97%).

+64% de hausse sur un an

Justement c'est en périphérie de Rennes que se trouve la ville où la taxe foncière a le plus progressé cette année : +64% à Chasné-sur-Illet. « 565 euros de plus, ça fait quand même un choc... C'est beaucoup trop d'un coup, l'augmenter un peu chaque année aurait été moins douloureux », lâche Christophe, le propriétaire d'une maison de 150 m2.

Ce mouvement de hausse générale de la taxe foncière au niveau national va-t-il finir par freiner ? Pas sûr en raison de la suppression de la taxe d'habitation pour 80% des ménages et également pour les 20% les plus riches d'ici 2023. « Cela participe à la diminution de l'autonomie fiscale des collectivités locales. Des impôts sont remplacés par des dotations de l'État qui ne compensent pas totalement le manque à gagner », explique André Robert, délégué général de l'Association des petites villes de France.

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