L'impôt sur la fortune immobilière (IFI), qui a remplacé l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), a rapporté 1,56 milliard d'euros en 2020, soit 500 millions de moins que l'année précédente qui avait bénéficié de rattrapages, a indiqué le ministre délégué chargé des Comptes publics Olivier Dussopt, dans une interview parue lundi dans La Croix.

Ce recul est lié au fait que les rentrées de 2019 - 2,1 milliards - incluaient des sommes dues au titre de l'IFI des années précédentes et de l'ancien ISF, justifie-t-il. « Si l'on ne regarde que les sommes dues au titre de chaque année, les recettes sont bien en progression, passant de 1,49 milliard en 2019 à 1,56 milliard en 2020 » (+4,4%), dit-il.

Le ministre réfute l'accusation selon laquelle la réforme serait « un cadeau aux riches » (l'ISF rapportait environ 4 milliards) : « L'objectif de la réforme de la fiscalité du capital était d'avoir une fiscalité plus proche des standards internationaux et d'inciter à l'orientation de l'épargne vers des placements plus productifs. La réforme participe au fait que la France est devenue le pays le plus attractif de la zone euro. Elle contribue aussi à l'accélération du retour de contribuables français partis à l'étranger », selon Olivier Dussopt.

Il souligne « la grande hétérogénéité des contribuables assujettis à l'IFI » : « un quart seulement a un patrimoine (immobilier) supérieur à 2,5 millions d'euros ».

« La réforme de la fiscalité du capital a coûté moins cher que prévu »

Et « la réforme de la fiscalité du capital (qui comprend aussi le prélèvement forfaitaire unique ou la CSG sur les hauts revenus) a coûté moins cher que prévu : environ 2 milliards d'euros et non 5 milliards », ajoute Olivier Dussopt.

143 000 foyers concernés par l'IFI

Selon la direction générale des Finances publiques (DGFiP), plus de 143 000 foyers ont adressé en 2020 une déclaration d'IFI, en progression de 3% sur un an. Cet impôt porte sur les patrimoines immobiliers d'une valeur totale imposable supérieure à 1,3 million d'euros (après déduction des dettes et d'un abattement de 30% sur la valeur de la résidence principale).