Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a fustigé mercredi les "milices privées" constituées, selon lui, par les grandes agences de notation financière internationales qui "alimentent la spéculation" et portent ainsi préjudice "non plus à des entreprises, mais à des Etats".

Les attitudes spéculatives actuelles sur les marchés qui visent notamment la Grèce « portent préjudice (...), non plus à des entreprises, à des activités, mais à des Etats, sur la base d'opinions de ce que j'appelle des milices privées, des agences de notation que personne ne connait » a déclaré le responsable d'un des deux principaux syndicats français sur la eadio BFM.

« Il y en a trois qui dominent le monde, qui ont été conçues par des multinationales et qui se voient aujourd'hui de fait arroger ce pouvoir bien supérieur à toutes les institutions internationales de noter le comportement des politiques gouvernementales, voire de leur porter des préjudices très lourds sur la base des notations et des spéculations qu'elles alimentent », a poursuivi Bernard Thibault.

Standard and Poor's a baissé les notes de la Grèce et du Portugal

En Grèce, « il y a eu manipulation des comptes de la Nation » par les anciens dirigeants, « avec la complicité d'établissements bancaires et d'agences de notation internationale, avec, c'est vrai, une part d'économie informelle », a-t-il ajouté.

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Mercredi, les marchés financiers et l'euro ont fortement baissé, plombés par les craintes d'un défaut de paiement de la Grèce et d'une contagion de la crise grecque au sein de la zone euro, après l'abaissement des notes de la Grèce et du Portugal par l'agence Standard and Poor's. En effet, l'agence de notation Standard and Poor's a abaissé mardi de trois crans la note de la Grèce, de « BBB+ » à « BB+ », la reléguant dans la catégorie des investissements dits spéculatifs (« junk bonds »), c'est-à-dire ceux qui présentent un risque de non-remboursement, une première pour un pays de la zone euro.