Dans une déclaration télévisée, le premier ministre grec, Georges Papandréou, a demandé officiellement l'activation du soutien financier promis par l'Union européenne et le FMI. Ces derniers ont répondu favorablement et promettent une aide rapide.

Dans son intervention, retransmise en direct par la télévision nationale grecque, Georges Papandréou a estimé que « l'activation du mécanisme [était] un besoin national », constatant l'échec de la stratégie d'attente qui prévalait jusqu'ici : « Nous et nos partenaires avions pensé que la décision [de mettre en place le mécanisme] aurait suffi pour calmer les marchés, faire baisser les taux, et ramener la sérénité nécessaire (...) pour que nous puissions remettre la Grèce sur pied. Les marchés n'ont pas répondu, soit parce qu'ils ne croyaient pas à la volonté de l'UE, soit parce que certains avaient décidé de continuer à spéculer. »

Cette annonce intervient au lendemain de la publication de statistiques défavorables, Eurostat ayant revu à la hausse l'estimation du déficit public grec, de 12,9% à 13,6% du PIB. La réaction des marchés financiers ne s'était pas fait attendre. L'agence de notation Moody's avait de nouveau abaissé d'un cran la note de la Grèce, entraînant une hausse immédiate du rendement des obligations d'Etat à 10 ans, au-dessus de la barre des 8%.

45 milliards d'euros sur trois ans

Le plan de sauvetage est actuellement mis au point à Athènes, dans le cadre d'une mission conjointe de la Commission européenne, de le BCE et du FMI. Il prévoit le versement, sur trois ans, de 45 millliards d'euros (30 milliards de l'UE, 15 milliards du FMI) à un taux de 5% environ.

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Les premiers fonds devraient être débloqués rapidement, si l'on en croit les premières déclarations. A Bruxelles, le porte-parole de la Commission des affaires économiques, Amadeu Altafaj, a immédiatement fait savoir que « tout [allait] se passer de façon rapide et efficace ». Même prise de position du côté du FMI : son directeur général, Dominique Strauss-Kahn, a promis de répondre « rapidement » à l'appel de la Grèce. Georges Papandréou est d'ailleurs attendu dès aujourd'hui à Washington, où sont par ailleurs réunis les ministres des finances des pays du G20.

Autre réaction rapide et positive, enfin, celle des marchés : la Bourse d'Athènes a ainsi rebondi de 2%, après une chute de 3,9% hier, tandis que les taux des obligations grecques repassaient sous la barre des 8%.