Quand le contrat d'assurance auto moyen est à plus de 600 euros par an en France, celui d'un jeune conducteur entre 18 et 25 ans atteint la somme de 1 255 euros, soit plus de 100 euros par mois, en moyenne. Pour tenter d'alléger la note, des options existent. On vous explique.

« Et toi ? Tu l'as eu du premier coup ? » Selon une étude de la Sécurité Routière, 56,84% des prétendants au papier rose ont obtenu le permis de conduire l'an dernier. Cela représente un peu plus de 500 000 nouveaux conducteurs sur 896 539 candidats. Mais les jeunes passés par la conduite accompagnée obtiennent un taux de réussite supérieur (74,7%). Depuis 1990, ce dispositif permet un apprentissage anticipé de la conduite, dès 16 ans, avec ses parents sur le siège de droite, après un passage de quelques heures par une auto-école et la validation de l'examen du code. « Cette formation permet d'acquérir une meilleure expérience pour passer l'épreuve pratique dans des conditions plus sereines », vante la Sécurité Routière. Mais ce n'est pas le seul avantage de la conduite accompagnée.

Si le jeune pilote imagine que le plus dur est passé avec l'examen du permis, c'est qu'il n'a pas encore regardé le prix de l'assurance auto. Si le tarif moyen des contrats est de 630 euros par an, selon le comparateur Assurland, les jeunes conducteurs payent le prix fort. « Moins expérimentés, ils sont plus à même d'être impliqués dans un accident. Les assureurs appliquent donc une surprime de 100% la première année, ce qui explique le coût particulièrement élevé de leur assurance », explique à MoneyVox Olivier Moustacakis, cofondateur du site Internet.

« Les assureurs appliquent une surprime de 100% la première année »

« Les assurances traditionnelles ne connaissent pas les jeunes conducteurs donc ils matraquent en termes de prix », regrette Benjamin Gaignault, co-fondateur d'Ornikar numéro 1 français des formateurs au code et à la conduite, qui propose, sous conditions, sa propre assurance à partir de 9 euros. Pourtant, 25% des 18-25 ans ont déclaré entre 1 et 5 sinistres au cours des 3 dernières années, soit sept points de plus que les 56-65 ans. La sanction est immédiate au moment de passer à la caisse.

Selon Assurland, les 18-25 règlent 1 255 euros en moyenne par an, un montant en hausse de 18% en 2023, pour assurer leur véhicule. Cela parce qu'ils représentent un risque supérieur qui s'ajoute à la flambée du coût des pièces détachées et des réparations. Pour réduire les frais, en plus d'augmenter les chances de réussite au permis, la conduite accompagnée est une bonne option pour bénéficier d'un rabais.

« La baisse de la surprime des assureurs est plus rapide pour les jeunes conducteurs qui ont fait conduite accompagnée car selon les chiffres ils ont ensuite 4 à 5 fois moins de risques d'être impliqués dans un accident » rappelle Olivier Moustacakis. Le niveau des surprimes est de 100, 50 et 25% sans conduite accompagné les trois premières années de conduite et de 50, 25 et 12,5% si vous avez appris à conduire pendant deux ans.

En clair, si un conducteur expérimenté paie 100 euros, l'assurance auto du jeune conducteur atteint 200 euros la première année sans conduite accompagnée et 150 euros avec apprentissage dès 16 ans.

Une baisse plus rapide des suprimes

Voilà donc pour la théorie. Pour la pratique, grâce à l'outil MoneyVox Market Intelligence, qui analyse la base de données du courtier Meilleurtaux, nous avons décrypté des milliers de devis émis depuis le début de l'année. Résultat, le nouveau conducteur d'une Clio ou d'une 206, âgé de 18 à 25 ans paiera, en tous risques, 2 067 euros par an contre 1 725 euros s'il a réalisé les 2 000 kilomètres demandés par la conduite accompagnée.

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Un écart de plus de 300 euros qui se retrouve au tiers et au tiers étendu (vol et incendie inclus) : respectivement 1 124 euros contre 991 euros et 1 301 euros contre 1 116 euros. Des tarifs, au passage, tous en hausse, entre 2022 et 2023 quand des augmentations de 3 à 5% en moyenne sont prévues l'an prochain. A MoneyVox, la Maif explique « accorder une réduction de 5% sur la cotisation à tous ceux qui ont effectué la conduite accompagnée. » Un avantage non négligeable, d'autant plus que ce dispositif ne coûte généralement pas plus cher aux parents devenus moniteurs de conduite. Une extension de garantie suffit, sans hausse de la prime.

Ce que confirme la Maif à MoneyVox : « Nous encourageons vivement l'apprentissage de la conduite accompagnée car il influe sur la qualité de la conduite du jeune conducteur. (...) Les enfants de nos sociétaires peuvent apprendre au volant de la voiture assurée Maif, sans supplément de cotisation, ni majoration de franchise en cas d'accident. »

Solliciter l'assurance de la famille, comparer les contrats

Plus largement, il est conseillé aux jeunes conducteurs, une fois le permis obtenu, de solliciter en priorité l'assureur auto de leurs parents. En plus de simplifier la démarche, ce choix peut permettre de bénéficier d'avantages tarifaires. Des réductions, jusqu'à 10%, peuvent s'ajouter à la promotion conduite accompagnée par exemple. Pour les autres, outre le niveau de protection (tous risques, tiers +, tiers...) renseignez-vous sur les contrats où l'on paye selon le nombre de kilomètres parcourus ou ceux, peu répandus en France, où le style de conduite prudent est récompensé en échange d'un contrôle des pratiques, parfois jugé intrusif.

« Ceux qui font moins de 600 ou 700 km par mois paient ainsi très probablement leur assurance beaucoup trop chère. Avec l'offre 'petit rouleur', ils dépenseront entre 8 et 25% de moins en moyenne, explique Christophe Dandois, CEO de la néo assurance Leocare. Soit l'équivalent d'environ de 150 à 250 euros sur un an. »