L'assurance-vie a enregistré une collecte nette positive pour le cinquième mois d'affilée en mai, de 700 millions d'euros, a annoncé mercredi la FFSA.

Dans le détail, 9,4 milliards d'euros ont été versés sur ce placement la mois dernier, tandis que 8,6 milliards ont été retirés. Sur les cinq premiers mois de l'année, la collecte nette (versements supérieurs aux retraits) atteint 8,8 milliards d'euros, soit une hausse de 7,3% par rapport à la même période de l'an dernier.

« Le début d'année est positif, même si l'on reste assez loin des niveaux de 2009 et 2010 », a commenté Bernard Spitz, président de la Fédération française des sociétés d'assurances (FFSA).

La FFSA loue la stabilité fiscale de l'assurance-vie

« Cette tendance haussière prouve la confiance des assurés dans l'assurance-vie, qui est le placement préféré des Français. Elle s'explique aussi par l'arrêt de l'effet d'aubaine dont a bénéficié le Livret A l'an dernier », explique-t-il. Sur les cinq premiers mois de l'année, le Livret A a généré en cumulé une collecte nette de 2,41 milliards d'euros, contre 14,88 milliards au cours de la période comparable de 2013, lorsque le placement avait profité du relèvement de son plafond.

Selon Bernard Spitz, la bonne santé de l'assurance-vie s'explique également par ses niveaux de rendements attractifs (2,8% en moyenne en 2013 sur les supports en euros) et par la stabilité fiscale promise par l'Etat.

Euro-croissance : « un grand succès »  attendu

Mercredi, l'ordonnance instaurant le nouveau support euro-croissance était présentée en Conseil des ministres. Elle sera suivie d'autres textes (décret et arrêté) en juillet pour une entrée en vigueur attendue d'ici la fin de l'été. L'euro-croissance, qui figurait dans la réforme de l'assurance-vie votée fin 2013, doit offrir de meilleurs rendements aux épargnants tout en garantissant leur capital à condition de ne pas y toucher pendant au moins 8 ans.

Selon Bercy, 50 milliards d'euros pourraient être drainés à moyen terme sur ce nouveau support et investis dans l'économie réelle. « Si l'on veille à ce que ce qu'il reste simple, l'euro-croissance sera un grand succès car il manquait un intermédiaire entre les fonds en euros, protecteurs mais pas dynamiques, et ceux en unités de compte, qui présentent une part de risque », selon Bernard Spitz.

Contrats Vie-génération proposés rapidement selon Bercy

Un autre produit censé encourager l'investissement dans l'économie réelle, le contrat Vie-génération, devrait voir le jour en juillet. Il s'agit d'un produit de niche permettant de bénéficier d'un abattement fiscal si au moins un tiers de l'épargne est investie dans les PME et ETI (entreprises de taille intermédiaire), dans l'immobilier ou dans l'économie sociale et solidaire. Ce contrat devrait être proposé rapidement selon Bercy et permettra de neutraliser la hausse de fiscalité qui interviendra sur les gros contrats (plus d'un million d'euros par bénéficiaire) au 1er juillet.

Lire à ce propos : Assurance-vie : hausse de la fiscalité sur les gros contrats à partir du 1er juillet

La FFSA, qui faisait un point sur l'activité du secteur mercredi, a tenu à souligner la contribution des assureurs au financement de l'économie, indiquant que 55% de leurs investissements étaient réalisés en France, soit 1.000 milliards d'euros. « Le soutien des assureurs aux entreprises est en hausse constante, à la fois en montant et en flux », a estimé son président Bernard Spitz. Fin mai, le ministre de l'Economie Arnaud Montebourg avait interpellé les assureurs pour que l'épargne de l'assurance-vie soit investie dans les entreprises françaises plutôt que dans « des fonds souverains ».