Impôts, RSA, retraite, salaire... Ces hausses qui vous attendent en 2024 avec l'inflation à quasi 5%

L'envolée des prix a ralenti ? Oui. Mais les prix progressent encore et toujours, en cette fin 2023. Et si l'inflation est retombée à 3,5% sur le mois de novembre, la moyenne annuelle de l'année 2023 sera de quasi 5% selon l'Insee. Pour quel impact sur vos impôts, vos pensions de retraite, vos aides sociales, votre salaire ou encore votre épargne ?

« La désinflation en bonne voie » : voici comment l'Insee titre la dernière de ses notes trimestrielles de conjoncture, publiée mi-décembre. Traduction : l'inflation est toujours bien présente, mais elle ralentit et l'année 2024 sera probablement celle d'un retour à une hausse des prix plus « normale ». Elle vient de retomber à 3,5%, sur le mois de novembre 2023 par rapport à novembre 2022. Et l'Insee anticipe 2,5% d'inflation à partir du printemps 2024. La Banque de France table elle sur des prix qui se stabilisent autour d'une progression de 3,5% sur l'année à venir.

En attendant, sur un an, en comparant les prix 2023 aux prix 2022, l'Insee prévoit une inflation de 4,9% en moyenne annuelle, laquelle fera suite aux 5,2% de 2022, niveau inédit au 21ème siècle (voir le tableau plus bas). Cette augmentation durable des prix entraîne tout une série de revalorisations, du salaire aux aides sociales en passant par la retraite ou les impôts. Le point.

Smic : +1,13% au 1er janvier, à quasi 1 400 euros nets par mois

Le Smic augmente, de façon habituelle et automatique, au 1er janvier. De 1,13% précisément, à 1 398,69 euros de salaire net mensuel pour un temps plein et 1 766,92 euros bruts. La revalorisation du Smic est mécanique, pour suivre l'inflation : à la fois une fois par an, au 1er janvier, mais aussi en cours d'année si la hausse des prix supportée par les 20% de ménages les plus modestes dépasse 2% en quelques mois. Ainsi, le salaire minimum ne grimpe certes pas de 5% en janvier 2024... mais il a déjà progressé de 2,22% en mai et de 1,81% en janvier 2023.

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Salaire : vers une nouvelle hausse (non automatique) d'environ 4%

Les hausses du Smic, automatiques, ne poussent pas de façon aussi automatique les petits salaires, ni les plus hautes rémunérations. « A partir de maintenant, les prix vont augmenter moins vite que les salaires », a prédit le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, sur France Inter le 19 décembre. Les prévisions des derniers mois conduisaient à une poursuite des hausses moyennes récentes proches de 4% par an (3,9% plus exactement). L'Insee table sur des salaires progressant de plus de 3% en 2024, mais anticipe surtout un plus fort recours à la prime Macron (prime de partage de la valeur) en cette toute fin 2023.

La règle devrait toutefois être une augmentation dans une majorité d'entreprises : l'organisation patronale CPME affirme que 55% des dirigeants qu'elle a interrogé prévoit une hausse en janvier 2024.

RSA, prime d'activité, allocations familiales... +4,6% au 1er avril ?

« La forte inflation constatée en 2023 conduit à prévoir une revalorisation des prestations légales au 1er avril 2024 de 4,6% » : extrait de l'exposé des motifs de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024. Cette hausse est-elle figée dans le marbre pour autant ? Non. Il s'agissait d'une estimation de Bercy établie en septembre 2023. Or, comme le montre la correction opérée sur les retraites (+5,3% au lieu de 5,2% anticipés), la formule de calcul réglementaire ne confirme pas toujours les prévisions à la virgule près. Le pourcentage final ne sera connu qu'une fois que l'Insee aura dévoilé l'indice des prix à la consommation de janvier 2024. Ainsi la revalorisation des RSA, prime d'activité et autres prestations sociales pourrait aboutir à un autre pourcentage. Mais il sera proche de 4,6% à coup sûr.

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Retraite de base : +5,3% pour janvier 2024

Même principe que pour les prestations sociales mais avec un calendrier différent : votre pension de retraite de base augmente chaque année en janvier. Conformément à la formule mathématique, basée sur l'inflation des 12 derniers mois arrêtée en octobre 2023, l'Assurance retraite va augmenter votre pension du régime général (Carsat, Cnav, SRE, etc.) de 5,3% en janvier, comme vient de le confirmer une instruction ministérielle.

Les retraites complémentaires augmentent à un rythme différent : la pension l'Agirc-Arrco a ainsi progressé de 4,9% en novembre. Il faudra désormais attendre l'automne prochain pour profiter d'une nouvelle hausse.

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Minimum vieillesse : +5,3% en janvier

L'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), ou « minimum vieillesse », est actuellement de 953,45 euros mensuels maximum pour une personne seule et 1 480,24 euros pour un couple. Cette allocation, pendant du RSA pour les seniors, varie si vous avez des revenus complémentaires. La revalorisation (tout comme les retraites de réversion ou l'allocation veuvage) suit le même rythme que la retraite de base, donc 5,3% en janvier. L'Aspa dépassera donc les 1 000 euros pour un ou une célibataire, à quasi 1 004 euros, et à près de 1 559 euros pour un couple.

Allocations logement : à l'automne 2024

Les APL ont augmenté de 3,7%, en moyenne, au 1er octobre 2023. Mais « les paramètres de l'APL [les modalités de calcul] » ont dans les faits augmenté « de 3,5% en cohérence avec la dernière évolution de l'indice de référence des loyers », comme l'a confirmé la Caisse nationale des allocations familiales à MoneyVox à l'automne. Cette hausse de 3,5% correspond au taux retenu pour le « bouclier loyer » censé protéger les locataires de hausses trop importantes. Ce plafonnement des hausses de loyers se prolonge jusqu'à l'été 2024.

La revalorisation des APL, courant 2024 ? Ce sera en octobre. Et elle sera probablement une nouvelle fois autour de 3,5% puisque la formule de calcul des allocations logement est basée sur l'indice des loyers... qui plafonne à 3,5% ces derniers mois grâce au « bouclier loyer ».

Taxe foncière 2024 : +3,9%, au minimum

Vous êtes propriétaire ? Connaissez-vous l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) ? Cet indice jusqu'ici méconnu a « profité » d'un coup de projecteur suite à la très forte hausse de la taxe foncière en 2023. En effet, c'est sur la base de cet indice calculé par l'Insee – qui ne prend pas en compte le coût des logements pour les propriétaires – que la base de calcul de votre taxe foncière est calculée chaque année. Plus précisément sur la base de l'IPCH de novembre, qui a été dévoilé mi-décembre par l'Insee hier : +3,9%.

Attention : cela ne signifie pas que toutes les taxes foncières augmentent uniformément. Si votre ville ou intercommunalité ne modifie pas son taux d'imposition, alors votre taxe foncière progressera de quasi 4%. Il faudrait une baisse franche (à peu près équivalente à 4%) du taux local pour que votre taxe foncière reste stable.

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Impôt sur le revenu : voici le barème 2024

Chaque année, le barème de l'impôt sur les revenus est revalorisé selon les prévisions d'inflation connues pour la présentation du projet de loi de finances, au début de l'automne. En septembre dernier, Bercy tablait sur 4,8%, ce qui est assez proche de la réalité puisque l'Insee estime finalement l'inflation annuelle à 4,9%.

Par conséquent, les seuils du barème de l'impôt sur le revenu augmentent de 4,8%, contre 5,4% l'an passé. L'impact pour votre impôt ? Eviter une hausse importante. Comme le seuil de la première tranche passe de 10 777 à 11 294 euros, la part de vos revenus imposée à 0% est plus importante. Mécaniquement, avec la hausse des seuils, votre impôt baisse si vos salaires, pensions ou autres ressources ne progressent pas.

Impôts : combien payerez-vous en moins en 2024 avec un barème indexé sur l'inflation ?

Livret A, LEP, PEL... En ordre dispersé en janvier et février

Vous n'êtes pas ou peu imposable ? Savez-vous que vous avez probablement droit au seul et unique placement à capital garanti, totalement défiscalisé, dont le rendement suit l'inflation ? Le Livret d'épargne populaire vous rapportera encore 6% en janvier 2024, avant une baisse autour de 4% en février 2024 et peut-être 2,5% ou 3% à l'été 2024. Le Livret A restera lui bloqué à 3% en 2024 et le PEL voit sa rémunération remonter à 2,25% en cas d'ouverture courant 2024.