2024 arrive à grand pas et avec elle, plusieurs changements pour votre épargne. Des taux gelés pour certains livrets réglementés, une hausse des taux pour l'assurance vie, la prolongation de dispositifs fiscaux avantageux... Tour d'horizon de ce qui vous attend pour cette nouvelle année.

Les taux gelés du Livret A et du LDDS

Passés à 3% le 1er février de cette année, les taux du livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) sont gelés jusqu'au 31 janvier 2025. Les livrets d'épargne réglementée rapporteront donc 3% d'intérêts pour toute l'année 2024. Un peu plus qu'en 2023 puisque le taux moyen sur l'année a atteint 2,92%. En effet, le livret A et le LDDS ont rapporté 2% en janvier (1 mois), puis 3% de février à décembre (11 mois). Si votre livret A était au plafond, soit avec 22 950 euros d'épargne placée et que vous n'y avez pas touché pendant un an, vous percevrez 669,38 euros d'intérêts. En 2024, 22 950 euros placés vous rapportera 688,50 euros.

Taux du Livret A : une bonne et une mauvaise nouvelle en 2024

LEP : le « super livret » va progressivement rentrer dans le rang

Les titulaires d'un livret d'épargne populaire (LEP) peuvent s'estimer heureux. Entre janvier et août le taux de ce livret est passé de 4,60% à 6,10% puis à 6%, soit un rendement annuel moyen à 5,93%. Ce n'est pas tout puisque son plafond aussi a été revalorisé passant de 7 700 à 10 000 euros à l'automne. Si vous avez maintenu votre LEP au plafond réglementaire (7 700 puis 10 000 euros) sur toute l'année 2023, il vous rapportera un peu plus de 485 euros d'intérêts.

Malheureusement 2024 ne s'annonce pas aussi florissante. En effet, si les taux du livret A et du LDDS sont bloqués, ce n'est pas le cas du LEP. Avec le fléchissement de l'inflation, le livret d'épargne populaire pourrait bien passer à 4% dès le 1er février puis à 3,5% au 1er août.

LEP : combien d'intérêts allez-vous toucher en 2023 ?

Le taux du PEL moins élevé que prévu

Un plan épargne logement (PEL) ouvert en 2024 vous garantira une rémunération à 2,25%... Avant fiscalité. En effet, les intérêts du PEL sont fiscalisés depuis 2018. Après déduction de la flat tax à 30%, ces nouveaux plans rapporteront 1,575% par an. Si vous conservez votre PEL ouvert minimum 3 ans, le taux du prêt épargne logement s'élèvera alors à 3,45%.

Pour rappel, un PEL ouvert en 2023 rapporte 2% bruts, soit 1,4% après fiscalité. Par ailleurs, le périmètre des PEL a évolué cette année, avec un élargissement au financement des travaux de rénovation énergétique des bâtiments.

Compte épargne logement : statu quo

Après le plan, voici le Compte épargne logement (CEL). Son rendement doit être « égal aux deux tiers du taux du livret A, arrondi au quart de point le plus proche ».

Grâce au maintien du taux du Livret A à 3%, le CEL restera donc à 2%, comme actuellement. Évidemment il faudra, tout comme le PEL, déduire la flat tax de 30%. Son taux net s'élève à 1,40%. Aussi flexible que le livret A, le CEL permet d'obtenir des crédits travaux (ou immobiliers) à taux d'intérêt fixe et connu d'avance.

Plan épargne logement : voici le taux au 1er janvier 2024, publié au Journal officiel

Des taux à la hausse pour l'assurance vie

Au cours des prochaines semaines, les assureurs publieront les taux servis 2023 de leurs contrats d'assurance vie. Les experts interrogés estiment que la moyenne de rémunération s'élèvera à 2,5%. Certains contrats récents pourront même atteindre un rendement à 4,5%. Sont potentiellement attendus dans les premières positions de « petits » contrats ou récemment lancés tels que Corum Life, Ampli Mutuelle ou encore Euro+ de Swiss Life, entre autres exemples.

Milleis Vie, filiale assurance de la banque privée du même nom, est la première à avoir annoncé la rémunération de son fonds en euros, qui atteint une performance de 2,75% net de frais de gestion en 2023 (contre 2,15% en 2022). Une fois les cotisations sociales (17,2%) déduites, le taux net s'élève à 2,27%.

Assurance vie : 2,5% ou plus, quel sera le rendement de votre contrat en 2023 ?

La fin du PER pour les mineurs

À partir du 1er janvier 2024, les parents ou responsables légaux ne pourront plus ouvrir un plan épargne retraite (PER) pour leurs enfants mineurs ni y effectuer des versements sur ceux déjà ouverts si le titulaire est mineur. Une mesure adoptée dans le cadre du projet de loi de finances 2024. Les parents ne pourront plus bénéficier des avantages de la déductibilité fiscale. Toutefois, il sera possible de clôturer de manière anticipée les PER ouverts si les titulaires sont toujours mineurs au moment de la clôture. Le capital versé serait soumis au régime fiscal de droit commun.

Épargne retraite : ce que change vraiment la fin des PER pour les enfants mineurs

Le PEAC en approche

Afin de remplacer ce plan, Bercy a donc décidé de créer un nouveau produit d'épargne toujours à destination des mineurs : le Plan épargne avenir climat (PEAC). Ce nouveau contrat a pour objectif de « préparer l'insertion dans la vie active des plus jeunes et de financer les transformations de notre économie et la transition écologique », a expliqué Bercy au mois d'octobre. Le plafond devrait être similaire à celui du Livret A : 22 950 euros. Aucune déduction fiscale ne sera possible sur les versements mais les plus-values seront exonérées d'impôts et des cotisations sociales. Il sera aussi possible de transférer l'épargne du PER mineur vers le PEAC.

Les premiers PEAC devraient être disponibles dans les banques lors de l'été 2024.

Des dispositifs fiscaux reconduits en 2024

Parmi les nombreuses mesures déjà adoptées dans le cadre du projet de loi de finances 2024, on retrouve notamment la prolongation de plusieurs dispositifs de défiscalisation, et notamment la réduction d'impôt IR-PME. Grâce à l'achat de parts FIP et de FCPI, les investisseurs bénéficient d'une réduction d'impôt majorée à 25% pour l'investissement dans des PME. Ce dispositif fiscal est prolongé pendant 2 ans, soit jusqu'au 31 décembre 2025 mais uniquement pour les entreprises solidaires d'utilité sociale et des foncières solidaires, sous réserve de validation par la Commission européenne.

Le dispositif Malraux est lui aussi reconduit pour l'année 2024. Il permet une réduction d'impôt de 22% ou 30% en échange de la restauration immobilière dans des sites patrimoniaux remarquables.