Depuis la crise de 2008, les ménages français se sont détournés des placements risqués pour investir dans des produits réputés sûrs, type assurance-vie, livret A ou biens immobiliers, révèle une étude de l'Insee publiée mardi.

Selon cette enquête de l'Insee, la crise a entraîné une forte baisse de détention des valeurs mobilières (actions, obligations...): un cinquième des ménages en détenaient début 2010, contre un quart en 2004. Et pour la première fois depuis sa création en 1992, le plan d'épargne en actions (PEA) a reculé.

« La crise financière et la forte chute des indices boursiers qui s'en est suivie peuvent avoir incité des ménages à se retirer de ces produits risqués et à se replier sur des produits potentiellement moins rentables mais plus sûrs », explique l'Institut national de la statistique.

Les livrets A « restent la première forme d'épargne des ménages »

Ainsi, les livrets, comme le livret A, « sont toujours attractifs », car liquides et peu risqués. « Ils restent la première forme d'épargne des ménages, vers laquelle ils se replient en cas de moindre attractivité des autres formes de placement, ou d'incertitude forte sur l'avenir (perte d'emploi, baisse de pouvoir d'achat,...) », note l'Insee.

De même, de plus en plus de ménages détiennent de l'assurance-vie, ou de l'assurance décès volontaire: 41,8% en possède au moins une en 2010, contre 35,3% en 2004 et 34,6% en 1998, ajoute l'Institut. En effet, « l'assurance-vie offre aux épargnants un cadre fiscalement attractif, un rendement intéressant et la possibilité de sécuriser, au moins en partie, leur épargne », relève l'Insee. En 2010, 59,8% des détenteurs d'assurance-vie n'ont ainsi que des contrats d'assurance-vie en euros, moins risqués que les contrats multisupports investis pour partie en actions.

La crise a aussi conforté la valeur de la pierre. La part de ménages propriétaires de leur résidence principale est ainsi passée de 55,7% en 2004 à 58% début 2010.

En raison de changements législatifs, les produits d'épargne-logement sont ceux qui ont connu le plus net repli au cours des six dernières années, ajoute l'Insee. Bénéficiant d'une fiscalité moins attractive, le plan d'épargne logement (PEL) a ainsi séduit seulement trois ménages sur dix en 2010 alors qu'en 2004, plus de quatre ménages sur dix en détenaient.