Deux semaines après que l'économiste Jean Pisani-Ferry a suggéré de taxer les contribuables les plus riches pour financer la transition écologique, une forme d'« ISF vert » écartée par le gouvernement, Pierre Moscovici a jugé dimanche que le débat avait été « trop vite » évacué.

« Il ne faut pas enterrer ce rapport », a insisté le premier président de la Cour des comptes sur Radio J.

« Je ne vais pas dire que je suis d'accord avec la proposition fiscale, ce n'est pas mon rôle, mais je trouve qu'on évacue le débat trop vite », a-t-il regretté.

Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait dans un premier temps affirmé que le débat n'était pas « tabou ». Mais dès le lendemain, le ministre de l'Economie et N.2 du gouvernement avait fermé le ban en affirmant que pour financer les investissements nécessaires à la transition écologique, les impôts et l'endettement n'étaient « pas de bonnes options ».

« Il faut avoir un débat sur cette question, il ne faut pas l'évacuer d'un revers de main », a commenté dimanche son prédécesseur à Bercy Pierre Moscovici.

« Je ne suis pas en train de préconiser une imposition, je dis ayons ce débat complètement et sans tabou », a-t-il complété.

Des propos qui font écho à ceux tenus par Laurent Berger. Dans une interview donnée vendredi soir au quotidien Le Figaro, le secrétaire général de la CFDT sur le départ a déploré que le rapport soit « déjà dans les tiroirs alors qu'il devrait être sur les bureaux. »

« Le gouvernement est enfermé dans son dogme de ne pas vouloir faire contribuer les plus aisés, c'est une erreur », a cinglé le patron du premier syndicat français.

Toujours sur les sujets fiscaux, M. Moscovici a mis en garde sur Radio J contre les baisses d'impôts non compensées par des recettes équivalentes ou une réduction des dépenses publiques de même ampleur.

« Nous n'avons plus aujourd'hui les moyens de baisses d'impôts sèches », a-t-il estimé, alors que le gouvernement a affiché son intention d'alléger la fiscalité sur les classes moyennes à hauteur de deux milliards d'euros.