La fin du bouclier tarifaire est entendu du côté de Bercy. La mesure est amenée à disparaître en 2024 pour redresser les finances publiques. Pourtant, alors qu'Emmanuel Macron a annoncé le retour de la prime carburant, une hausse du prix réglementaire de l'électricité en février pourrait faire renaître le chèque énergie exceptionnel pour 12 millions de ménages.

Le gouvernement l'avait annoncé, mais, cette fois, le budget 2024 confirme la fin du bouclier tarifaire sur l'électricité après celui sur le gaz en juillet dernier. Au cœur de l'hiver 2021, ce dispositif avait limité la hausse à 4%. En février dernier, l'augmentation avait été limitée à 15% quand la Commission de régulation de l'énergie (CRE) préconisait 99% !

En clair, cette décision actée par le budget 2024 signifie que le tarif réglementé de l'électricité devrait augmenter en février 2024 puis, à nouveau, en août de la même année pour 23 millions de clients. Pourquoi ? Parce qu'en schématisant, le bouclier reposait sur le principe que l'Etat renonçait à une partie des taxes prélevées sur l'énergie. Un montant qui permet de baisser la note de 37% selon les estimations du ministère de la Transition énergétique.

Au total, 10 des 16 milliards d'euros d'économies dans le budget 2024 proviendront de l'extinction progressive de ce dispositif. Alors à quoi peuvent s'attendre les clients EDF du tarif bleu ou ceux qui ont des contrats indexés sur celui-ci ? La volatilité du marché invite à la prudence.

« 10% maximum début 2024 »

Pourtant, mi-septembre, en respectant la règle de calcul de la CRE, sa présidente Emmanuelle Wargon a estimé la hausse de février à 10%. « Le calcul théorique que proposera la CRE au gouvernement pourrait aboutir à une évolution dont l'ordre de grandeur serait de 10% maximum début 2024, dans les conditions de marché actuelles, avant éventuelle application d'un bouclier tarifaire ».

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Le retour du chèque énergie exceptionnel ?

Le dernier arbitrage reviendra au gouvernement : en février, la hausse ne sera pas supérieure à 10%, a répondu en substance, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Qu'en sera-t-il en août de la même année puisque le prix réglementé change deux fois par an ? Dans le même temps, les oppositions demandent un blocage complet des prix (La France insoumise) ou une conférence sur les prix de l'énergie (Les Républicains).

En clair, le flou règne car, le gouvernement a placé son budget sous le signe de la défense du pouvoir d'achat en insistant sur toute une série de revalorisations. Salaire des fonctionnaires, retraites, aides sociales, la liste est longue. En outre, il avait été répété à plusieurs reprises par Bercy que la « politique du chèque » qui grève les finances publiques était terminée. Pour autant... c'est bien Emmanuel Macron qui a annoncé, pour cet hiver, le retour de la prime carburant de 100 euros pour 4,3 millions de personnes.

Une aide ciblée pour les 50% des travailleurs les plus modestes qui rappelle aussi... le chèque énergie exceptionnel déployé deux hivers de suite pour près de 12 millions de ménages. Un tel coup de pouce pourrait atténuer la grogne consécutive à la hausse des prix de l'énergie. En attendant, le chèque énergie traditionnel a été envoyé à 6 millions de foyers entre mars et avril cette année.

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