La Française des Jeux, introduite en bourse il y a six mois, a annoncé mardi une réduction du dividende de 30% pour répondre à la crise qui affecte son activité. Mais les conséquences pour les actionnaires auraient pu être encore plus sévères.

C’est a priori la douche froide pour les investisseurs qui avaient misé sur l’introduction de la Française des jeux (FDJ), il y a tout juste six mois. Le groupe prévoit une forte réduction de son dividende au regard des incertitudes engendrées par la crise du Covid-19 : 0,45 euro par action, soit 30% de moins que prévu. Ce montant sera soumis à l’Assemblée générale des actionnaires du 18 juin 2020 pour une mise en paiement le 30 juin. Au total, 86 millions d’euros de dividendes seraient ainsi versés.

Certes, le versement est maintenu alors que la ministre du Travail appelait encore fin mars les entreprises où l’Etat est actionnaire, même minoritaire (environ 20% dans le cas de la FDJ), à s’en passer. Plusieurs grands groupes ont d'ailleurs annoncé l'annulation, ou la suspension temporaire, du versement d'un dividende en 2020 comme dans le secteur bancaire.

Une chose est sûre, la FDJ qui a un profil de valeur de rendement, peu sensible aux cycles économiques en théorie, n’est donc pas épargnée par la pire récession depuis 1945 que la France va connaître cette année, selon le gouvernement.

Une action en forte hausse malgré un marché en net recul

Au premier trimestre, l’opérateur de jeux d’argent et de hasard a enregistré une baisse des mises de 5%, à 4,1 milliards d’euros, et un chiffre d’affaires en recul de 1% à 0,5 milliard d’euros. « La bonne dynamique du début d’année a été stoppée par les premières conséquences de l’épidémie de Covid-19 », explique-t-il dans un communiqué. Et depuis le début du confinement, la tendance s’aggrave avec des mises en recul de près de 60%, dont 95% pour les paris sportifs suite à l’annulation de la plupart des compétitions.

Pour réduire l’impact de cette baisse d’activité sur sa rentabilité, la FDJ met ainsi en place un plan d’économies de plus de 80 millions d’euros pour le reste de l’année, soit plus de 10% de ses coûts fixes annuels.

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Si la baisse du dividende servi est une mauvaise nouvelle pour les quelques 500 000 particuliers actionnaires qui avait été attirés par la promesse du groupe de distribuer 80% de ses bénéfices sous forme de dividendes sur la période 2020-2025, ils peuvent toujours se consoler en voyant la valeur de l’action FDJ. Elle vaut 24,75 euros ce mardi midi alors que le prix d’achat lors de l’introduction était de 19,50 euros. C'est un bond d'environ 20% en six mois contre une baisse de plus de 20% pour le CAC 40 dans le même temps.