Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a justifié mercredi au Sénat la suppression de la redevance audiovisuelle face aux critiques de la gauche l'accusant de « paver le chemin » de l'extrême droite qui promet de privatiser l'audiovisuel public.

« Nous souhaitons garantir le financement pérenne de l'audiovisuel public et restituer du pouvoir d'achat aux Français », a-t-il répondu à une question du sénateur socialiste David Assouline, après l'approbation par les députés samedi de la suppression de la redevance audiovisuelle dans le cadre du débat sur le projet de budget rectifié.

« N'ayez aucune crainte », a ajouté M. Véran. Afin de financer l'audiovisuel public, « les parlementaires, dans le cadre du débat, ont proposé un dispositif qui est effectivement une part de la TVA (...) jusqu'en 2025 où il restera tout à fait possible de flécher des segments entiers de fiscalité vers les dépenses particulières », a-t-il précisé.

3,7 milliards pris sur la TVA

Ses propos n'ont pas rassuré M. Assouline : « A l'heure du danger populiste, je suis tellement désolée de vos propos démagogiques qui cherchent à opposer de façon malsaine la légitime aspiration de pouvoir d'achat des Français à la liberté d'informer à la création, à la culture, dont on a tant besoin pour vivre », a-t-il déploré dans son droit de réponse.

« Ne voyez-vous pas qu'en cassant cette digue, vous pavez le chemin de ceux qui voudront privatiser ce service public comme Marine Le Pen ? », s'est-il emporté.

Après l'Assemblée en première lecture, le Sénat doit désormais approuver cette suppression promise par Emmanuel Macron lors de la campagne électorale.

Les députés de la majorité et de LR ont approuvé une affectation « d'une fraction » de la TVA, pour un montant d'environ 3,7 milliards d'euros, dans le but de répondre aux inquiétudes sur le financement de ce secteur.

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