Une récente étude du cabinet Exton Consulting (1) met en évidence un certain mal-être des directeurs d’agences bancaires, qui mesurent encore mal l’impact des nouveaux usages de la banque sur leur métier.

Ce relatif malaise des directeurs d’agences bancaires tient en un chiffre : seuls 12% d’entre eux recommanderaient leur métier à un proche. « Sur une échelle de 1 à 10, les DA [directeurs d’agences, NDLR] interrogés, tous réseaux confondus, manifestent un taux de satisfaction professionnelle moyen de 7,3 », explique le communiqué d’Exton Consulting. « Comparé à des managers commerciaux d’autres secteurs d’activité tels que l’assurance, l’automobile, la téléphonie et le commerce de détail, qui réalisent des activités assez similaires (management, pilotage…) leur satisfaction est moindre. »

Manque de confiance et d’autonomie

D’où vient cette relative insatisfaction ? Parmi les raisons avancées, les directeurs d’agence citent d’abord la lourdeur croissante des tâches administratives de contrôle et de risques, qui se font aux dépens du temps consacré au management et à l’animation commerciale.

Autre grief des DA : le manque d’autonomie. « 36% se sentent peu responsabilisés sur la définition des objectifs de vente de leur agence et sur leur contribution à la politique commerciale de la banque », poursuit le communiqué. Ils ont également un faible pouvoir dans le domaine des ressources humaines : « Les leviers des directeurs d’agence sur le recrutement et la rémunération de leurs collaborateurs sont globalement encore très faibles », constate Exton Consulting. « Ils vivent cette mise à l’écart, sur un sujet considéré pour eux comme partie intégrante du rôle de manager, comme un manque de confiance de la part de l’entreprise. »

Fréquentation en baisse

Avec le développement de la banque à distance, et les nouveaux usages qui vont avec, le rôle de l’agence physique est appelé à évoluer. Les directeurs d’agences en sont-ils conscients ? Oui, répond l’étude.

73% des 1.001 directeurs d’agence interrogés constatent déjà une baisse de fréquentation de leur agence et savent qu’il s’agit d’une tendance de fond. Ils sont ainsi 77% à admettre que la relation bancaire et la vente de produits vont se faire de plus en plus à distance, notamment par téléphone.

Pour autant, il leur est encore souvent difficile de relier ce constat général au cas particulier de leur propre agence. « Les répercussions opérationnelles sur les pratiques au quotidien ne sont pas clairement identifiées », conclut le communiqué. « Pour encore un tiers des directeurs d’agence, l’agence va connaître peu ou pas d’évolutions et seul un directeur sur 10 prévoit de très fortes évolutions sur l’agence et ses collaborateurs. »

(1) Enquête téléphonique réalisée en 2012 auprès de 1.001 directeurs de neuf grands établissements bancaires.