Le nombre d'agences bancaires devrait diminuer de 2% à 4% par an dans les prochaines années, avec des fermetures concentrées dans les grands centres urbains, selon une étude du cabinet spécialisé Roland Berger publiée mardi.

Ce mouvement, soulignent ses auteurs, ne devrait pas s'accompagner d'une perte d'accessibilité pour les clients, en raison du développement des moyens de gestion des comptes via internet et de la forte densité des agences en France, de l'ordre de 600 agences pour un million d'habitants en France contre une moyenne européenne de 450 agences par million d'habitants. La France comptait quelque 39.000 agences bancaires en 2010, d'après un rapport de l'Autorité de contrôle prudentiel, le régulateur du secteur, un nombre resté globalement stable depuis.

Selon Roland Berger, la banque de détail en France devrait aussi souffrir à l'horizon 2015 de nouvelles contraintes réglementaires, entraînant une baisse sensible des commissions qu'elles perçoivent, qui vont affecter le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires). Le cabinet anticipe ainsi que ces commissions rapporteront 4,5 milliards d'euros en 2015, soit un milliard de moins qu'en 2011, malgré leur progression en volume.

Couper dans les frais de gestion

Les neuf grands réseaux étudiés (BNP Paribas, Banque Populaire, Caisse d'Epargne, Banque Postale, Crédit Agricole, LCL, Crédit Mutuel, Société Générale, CIC) devront donc, dans le même temps, faire baisser leurs frais de gestion. « Si les frais de gestion restaient stables d'ici 2015, la rentabilité de la banque de détail baisserait d'un tiers », a souligné lors d'une conférence de presse Fabrice Asvazadourian, associé senior au sein du cabinet Roland Berger. Pour préserver cette rentabilité, les banques observées devront globalement faire passer ces frais de 35 milliards d'euros en 2012 à 30 milliards d'euros en 2015, en dépit d'une masse salariale attendue en hausse de 1% à 1,5% par an et de nouvelles taxes, sur les salaires par exemple.

Dans son scénario privilégié (croissance atone, remontée progressive des taux, stabilité de l'environnement concurrentiel et mise en place des réformes réglementaires annoncées), Roland Berger prévoit que le PNB des banques s'élèvera à 52 milliards d'euros en 2015 (contre 55 milliards en 2011) et que le coût du risque (impayés sur les crédits) grimpera à 7 milliards à cette date (contre 4,9 milliards en 2011). Pour s'adapter à cette situation, le cabinet suggère, parmi d'autres pistes, aux banques de développer leurs offres de produits de long terme, en matière de santé et de dépendance, à l'image de ce qu'elles ont déjà fait pour l'assurance-vie.