Côté porte-monnaie, septembre est un mois délicat, où les dépenses s'accumulent. Voici quelques conseils pour assainir votre situation budgétaire et éviter de déraper avant la rentrée.
Vous avez un peu trop dépensé cet été ? Vous appréhendez la rentrée et son lot de dépenses contraintes ? Cette année, l'inflation n'arrange rien : le prix des fournitures scolaires, par exemple, est attendu en hausse de plus de 11% par rapport à 2022.
Heureusement, il est encore temps de rétablir la situation. La fin des vacances d'été, avant le rush de septembre, est même un moment particulièrement bien choisi pour faire le point sur votre situation budgétaire et trouver des solutions. Objectif : prévenir les dérapages et les frais (de découvert notamment) qui vont avec.
Etape 1 : prenez le temps de faire un bilan budgétaire
Cela peut paraître évident, mais ça va mieux en le disant : la clé pour éviter les dérapages est de connaître aussi précisément que possible les montants qui entrent et sortent, chaque mois, de votre compte bancaire, et donc les marges de manœuvre dont vous disposez pour les dépenses non récurrentes, comme les courses de rentrée. Pour cela, il existe une méthode assez simple : calculer votre reste à vivre.
Le reste à vivre, en effet, c'est l'argent qu'il vous reste chaque mois pour vous alimenter, vous vêtir, vous divertir et, éventuellement, épargner. Voici la méthode de calcul utilisée par la Fédération Crésus dans son activité d'accompagnement des ménages financièrement fragiles.
Le reste à vivre est le résultat de la formule suivante : total des ressources — total des charges fixes — total des crédits
Voici les éléments à considérer dans le calcul :
- Ressources : salaires, retraites ; allocations (chômage, RSA...) ; revenus mobiliers ; revenus immobiliers ; pensions et prestations familiales, bourses, aides, etc. ; autres ressources (remboursements, primes...) ; aides familiales.
- Charges fixes : loyer, charges ; électricité, eau, chauffage ; télécoms (téléphone, mobile, internet, TV) ; impôts sur le revenu ; taxe d'habitation ; taxe foncière ; assurance habitation ; assurance voiture ; mutuelle ; transport ; scolarité / cantine / garde d'enfant ; pensions alimentaires ; abonnements divers (jeux vidéos, streaming, salle de sport, etc.)
- Crédits : crédits immobiliers, assurances crédits ; crédits à la consommation.
Pour vous faciliter la tâche, la Fédération Crésus propose une application web baptisée BGV (Budget Grande Vitesse), qui calcule votre reste à vivre en analysant directement votre historique bancaire, dans le respect de la réglementation sur les données personnelles.
Calculer, ou recalculer, votre reste à vivre aujourd'hui est d'autant plus important que ce dernier a toutes les chances d'avoir fondu lors des derniers mois. Dans ce contexte inflationniste, certaines de vos charges fixes, en effet, ont certainement augmenté plus vite que vos revenus. Citons, par exemple, l'électricité, dont les tarifs réglementées de vente (TRV) ont pris +10% depuis le 1er août.
Hausse de 10% du prix de l'électricité au 1er août : quel contrat choisir pour y échapper ?
Il y a donc une autre action à mettre en œuvre pour savoir si votre reste à vivre est toujours suffisant : calculer le reste à vivre par unité de consommation (1) de votre foyer et vérifier qu'il se situe au-dessus du seuil d'alerte de 600 euros déterminé par La Fondation Cresus. Si ce n'est pas le cas, il va falloir réagir rapidement.
Reste à vivre : les seuils d'alerte à connaître pour maîtriser votre budget
Augmenter vos ressources ou diminuer vos charges
Comment faire ? Il n'y a pas 36 solutions, mais deux leviers seulement, pour rétablir votre reste à vivre : augmenter vos ressources et/ou diminuer vos charges fixes.
Evidemment, c'est plus facile à dire qu'à faire. Côté ressources surtout : en effet, vous n'avez pas la main sur le montant de votre salaire ou des allocations que vous touchez. Il y a toutefois une piste à explorer : s'assurer que vous avez fait le tour des aides auxquelles vous avez le droit. On estime, en effet, à 30% la part des personnes légalement éligibles à des aides sans le savoir. Un site web, édité par les pouvoirs publics, peut vous y aider : mesdroitssociaux.gouv.fr.
Vous aurez plus de marges de manœuvre côté charges fixes. De nombreux postes peuvent, en effet, être optimisés, avec à la clé des économies mensuelles pouvant se chiffrer en centaines d'euros.
Vincent MIGNOT
Après une maîtrise d’Histoire puis une maîtrise en Sciences de l’information et de la communication, Vincent MIGNOT devient journaliste en... Lire la suite
© MoneyVox / VM / Août 2023