Le Medef a salué mardi « les décisions pragmatiques et responsables » prises par le gouvernement pour réformer le système de retraites, tout en restant « opposé au principe d'un index seniors » qui obligera les entreprises à publier la part de leurs salariés âgés.

« Assurer l'avenir de ce pilier du modèle social du pays, tout en maintenant le pouvoir d'achat des actifs et des retraités, conduit nécessairement à travailler plus longtemps », affirme la première organisation patronale française dans un communiqué.

« A cet égard, le relèvement de l'âge de départ à 64 ans complété d'une accélération de l'allongement, déjà prévu, de la durée de cotisation, est indispensable », argue le Medef.

Sur Twitter, son président, Geoffroy Roux de Bézieux, a assuré que « réformer les retraites s'imposait pour garantir l'équilibre en 2030 ».

« Les entreprises joueront leur rôle et sont prêtes à se mobiliser pour l'emploi des seniors », promet le Medef, qui « reste en revanche opposé au principe d'un index seniors ».

« Un index sera créé sur la place des salariés en fin de carrière. Cet index sera simple. Il sera public. Il permettra de valoriser les bonnes pratiques et de dénoncer les mauvaises », a annoncé la Première ministre Elisabeth Borne, mardi, en présentant la réforme des retraites.

Cet index doit être mis en place dès cette année dans les entreprises de plus de 1.000 salariés et en 2024 dans celles de plus de 300 salariés.

Pour le Medef, il faudrait que cet index soit « construit à partir d'indicateurs maîtrisables par les entreprises (taux d'accès à la formation, nombre de visites médicales de mi-carrière, etc.) dont les modalités seraient négociées par branche ou par entreprise ».

Concernant l'usure professionnelle, l'organisation patronale qualifie le projet de réforme d'« équilibré ».

La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a estimé que « travailler plus longtemps était une nécessité » et a appelé « les organisations syndicales, parfaitement légitimes à faire entendre leur voix, à ne pas bloquer le pays en pénalisant les entreprises ».

L'Union des entreprises de proximité (U2P), qui représente artisans et professions libérales, a annoncé son « adhésion » à des mesures « de responsabilité », soulignant que le report de l'âge légal à 64 ans permettait « d'écarter » l'augmentation des cotisations et la baisse des pensions.

« Cette réforme est faite sur le dos des plus précaires » et de travailleurs essentiels pourtant « applaudis pendant le Covid », a de son côté accusé Amar Lagha, secrétaire général de la fédération commerce et services de la CGT, accusant le gouvernement de vouloir « tuer (le) modèle social » français.

« Notamment dans nos secteurs, on trouve des salariés en colère sur ces mesures », a dit à l'AFP Olivier Guivarch, secrétaire de la fédération des services de la CFDT, alors que, dans les supermarchés, l'hôtellerie ou la restauration par exemple, nombre de salariés « exercent des métiers pénibles mais dont la pénibilité n'est pas retenue ».

Côté métallurgie, si elle salue un projet qui « va dans le bon sens », l'UIMM, organisation patronale du secteur, a mis en garde contre le « coût financier que représente pour les entreprises l'allongement de la durée de vie au travail », une dimension dont ne « tient pas compte » le projet du gouvernement.

L'UIMM ne peut pas « admettre que cette réforme entraîne des coûts supplémentaires pour les entreprises, en particulier celles de l'industrie qui souffrent déjà d'un retard de compétitivité significatif par rapport à leurs concurrents, y compris européens » et prévient qu'elle « continuera de suivre de très près » cette réforme.