« Insupportable ». « Nouveau coup de bambou tarifaire ». Les deux principales associations de consommateurs, l'UFC-Que Choisir et la CLCV, ont réagi vertement par la voix de leurs présidents à l'annonce de Bruno Le Maire d'une augmentation de quasi 10% des tarifs de l'électricité au 1er février.

« La facture d'électricité sur les tarifs heure-pleine/heure-creuse va augmenter de 9,8% au 1er février et sur les tarifs de base de 8,6%. C'est à dire que pour 97% des ménages français l'augmentation sera sous les 10% », a annoncé dimanche soir sur TF1 le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui gère désormais aussi le portefeuille de l'énergie dans le gouvernement Attal.

« Ce n'est tellement pas admissible que c'est scandaleux »

« Un nouveau coup de bambou tarifaire qui aboutit à une augmentation du tarif réglementé de pas moins de 44% en 2 ans », s'agace Marie-Amandine Stévenin, présidente de l'UFC-Que Choisir, dans un billet publié ce lundi 22 janvier, au lendemain du passage du ministre au 20h de TF1. « Je suis qui plus est révoltée par le fait que le ministre semble, par son action résolue en défaveur du pouvoir d'achat des consommateurs, considérer comme étant normal que les Français payent aussi cher leur électricité, poursuit-elle. (...) Je lui demande : est-il admissible que plus de la moitié du prix de l'électricité payé par les consommateurs corresponde aux prix extrêmement élevés sur les marchés internationaux (eux-mêmes fixés en fonction du prix... du gaz), alors même que le parc de production de l'électricité en France est très largement décarboné et affiche des coûts de production bien plus faibles ? Je réponds à sa place : non. Ce n'est tellement pas admissible que c'est scandaleux. »

« Attention, trop c'est trop »

Le président de la CLCV, Jean-Yves Mano, s'est lui exprimé au micro de Franceinfo, et son intervention est sur la même tonalité : « Attention, trop c'est trop ! » Le président de la CLCV estime que cette hausse « aurait pu être décalée » à l'été 2024 ou a minima « après la saison hivernale » plutôt que de frapper en plein cœur de l'hiver.

Rappelant que « 34% » des Français sont selon lui « encore en situation de privation », et plus généralement face au contexte d'inflation persistante, le président de la CLCV exhorte le gouvernement à « augmenter les revenus » : « Tout ceci est insupportable pour beaucoup de Français qui n'ont pas la capacité financière de supporter ces charges complémentaires. » Jean-Yves Mano pointe en outre l'absence de revalorisation du chèque énergie, geste qui aurait permis de compenser la fin programmée du bouclier tarifaire.